Après le Brexit britannique, la surprise provient des Etats-Unis où le candidat Donald Trump a été élu président des États-Unis d’Amérique en dépit d’une campagne médiatique acharnée en faveur de la candidate Hillary Clinton, pourtant Donald Trump est un pur produit de système médiatique américain.
Une légère satisfaction nous vient en observant la réaction du « camp du Bien »: tristesse, consternation et larmes dans le camp bobo-social-démocrate. « La fin du monde » a écrit le journal Le Monde. D’accord, mais nous attendons toujours l’effondrement de la Grande-Bretagne depuis le Brexit, alors la fin du monde avec Trump… enfin, si cela peut faire frissonner les cosmopolites libéraux dépressifs.C’est étrange cependant d’entendre le camp des athées découvrir l univers de l apocalypse…
Une autre satisfaction provient du fait que ce candidat, dès le début de sa campagne, avait promis de ne pas négocier le Tafta (et donc le Tisa), de supprimer le traité transpacifique et de renégocier l’Alena (l’accord d’échange entre les États-Unis et l’Amérique du Sud). Il a aussi promis de mettre en place des frontières dignes de ce nom entre le Mexique et les États-Unis. Entre la campagne électorale et la pratique il y a un grand pas, certes, mais il aura eu le mérite de mettre ces sujets sur la table.
Par ailleurs, Clinton est certes une démocrate, mais une va-t’en-guerre néoconservatrice (car la doctrine néoconservatrice est issue des franges gauchistes anticommunistes…). Parce qu’elle est démocrate, il faudrait soutenir une femme qui sous les oripeaux de la liberté et de la démocratie irait envoyer à la mort les enfants de sa Nation ?
C’est pour cette raison que la position actuelle de Trump est intéressante : la rupture face aux traités ultralibéraux qui tuent les peuples, une politique des frontières digne de ce nom afin d’endiguer l’invasion migratoire et l’abandon d’une vision messianique des États-Unis qui déchire les États du Moyen-Orient.
Cela fait-il de nous des pro-américains pour autant ? Bien sûr que non. Tout comme la politique de Poutine peut paraître intéressante à certains égards, il faut se tenir écartés de toute « Poutinôlatrie ». Il en va de même pour Donald Trump.
Se réjouir de sa victoire contre une sorcière ne nous égare cependant pas du chemin qui consiste à avoir une critique sur le système libéral initié, promu et organisé par les Américains, à vouer aux gémonies leur système financier, à honnir ces multinationales qui nous empoisonnent et nous lient à un mode de vie standardisé. Nous ne sommes pas non plus pro-américains car nous nous refusons à leur hégémonie culturelle et « disneylandisée ».
Cependant, nous saluons cette victoire qui est celle du peuple américain, des white trash. Les « élites » et gouvernants, en premier lieu français ont vite oublié les aspirations du peuple. Totalement déconnectés, ils ont oublié de relire (voire de lire tout simplement) Christopher Lasch, cet auteur que l’on peut qualifier de gauche, qui constate une aspiration conservatrice au sein du peuple américain. Le progressisme a ses limites et les récents référendums au sein des différents Etats montrent bien une aspiration conservatrice. Donald Trump n’est pas le sauveur des États-Unis, mais il a essayé de comprendre ce qui motivait le peuple.
Certains commentateurs Français ont pu dire qu’« il a été élu par les électeurs de la campagne, par des gens peu cultivés ». Les mêmes qui s’étonnent d’être de moins en moins écoutés, regardés et considérés.
Ces derniers n’ont pas compris, parce qu’ils ne veulent pas comprendre. Le temps semble être à la fin des idéologies mortifères du XXe s (communisme, fascisme, capitalisme) et au retour du réel: un retour justifié et légitime à l’autonomie et à l’enracinement, à des thématiques que l’on peut en partie trouver dans le programme de Trump. C’est parce qu’ils n’ont pas compris la vérité profonde des identités, parce qu’ils méprisent le peuple qu’ils seront tout autant surpris – espérons-le ! – lors des élections présidentielles et législatives en France. Restons prudents à l’égard du jeu électoral et rappelons nous que les promesses n’engagent que ceux qui y croient.
Nous nous réjouissons du signal fort lancé aux cosmopolites. Trump aux USA, Le Pen en France, ne sont pas des solutions en soi mais peuvent être un moyen pour les peuples de reprendre conscience d’eux-mêmes. L’élection n’est rien, mais elle ouvre la porte vers un plus grand champ de possible.
Fort de ce rappel à la prudence électorale, nous pouvons souhaiter qu’après la bonne nouvelle britannique, après la stupeur américaine, la France aura elle aussi une bonne surprise en 2017. N’en déplaise aux libéraux sociaux-démocrates pour qui la mollesse, la consommation et l’humanité dissolue est un mode de vie. Ceux-là sont au mieux perdus pour la cause, au pire des traîtres. Après cette première victoire que nous appelons de nos vœux pour 2017, le combat devra s’intensifier pour rebatir le pays car notre fin n’est pas la victoire électorale qui reste éphémère, mais la construction d’un nouvel avenir pour la France.