Bernard Plouvier
C’est entendu : les prophéties ne se réalisent jamais. Du moins celles des experts, car les réflexions inspirées par le pur bon sens se révèlent rares fausses.
Il semble que la votation primaire de la Droite molle-Centre marécageux, qui a tourné au plébiscite, soit corrélée à une orientation purement économique du débat politique pour les deux élections de 2017… et cela représente une grave erreur de perspective.
Le refus de l’économie globale, la fin de l’épidémie de délocalisations d’entreprises, la sortie française de l’euro et le retour à une saine politique de défense des intérêts de la Nation, dans le cadre d’échanges valeur contre valeur, ne se feront pas tant que le monstre hyper-libéral restera tout-puissant. C’est une évidence.
Certes, penseurs et politologues annoncent, une décennie après, l’autre la « fin » (variante : la « mort ») du capitalisme multinational, mais le pseudo-moribond reste extraordinairement valide et même puissant, ne serait-ce qu’en créant ses monnaies à volonté, grâce à la complicité de politiciens qui jouent aux apprentis-sorciers de l’extension continue des Dettes d’État, selon la recette rooseveltienne bien connue.
Le monstre ne commencera son agonie que le jour où l’on amortira les Dettes en sacrifiant l’épargne populaire. On peut imaginer que les Nations spoliées s’insurgent… sauf si une guerre civile ou internationale les a émasculées au préalable (comme ce fut le cas de la France du Directoire, convalescente des massacres de la Terreur et du génocide vendéen, ou du Reich de Weimar, à l’issue d’une guerre cataclysmique).
L’économie politique risque d’occuper la première place du débat électoral, avant les deux tours de la présidentielle où, selon une forte probabilité, Marine Le Pen sera gagnante au 1eret perdra face à François Fillon au second, par réédition du réflexe de crétinisme national de 2002.
Les Français se seront trompés de perspective. Ce n’est pas l’économie – en dépit de la désertification industrielle française et du chômage de masse – qui devrait être la question cruciale, mais celle de l’immigration mahométane.
Dès le XIVe siècle, l’Europe fut débarrassée du césaro-papisme, soit de l’insane prétention des papes à diriger les affaires temporelles autant que les spirituelles. Au XVIIe siècle, le cardinal Robert Bellarmin reconnaissait que les souverains étaient seuls maîtres du jeu politique (cela incluait le roi ET son peuple) et que les pontifes n’avaient qu’un rôle de garde-fou pour les questions de morale publique.
L’islam est la plus totalitaire des religions actuelles, car cette foi en est restée au plus Haut-Moyen Âge dans sa conception de la vie publique : la foi l’emporte sur l’organisation de l’État. Plus exactement, en vertu du slogan : « Pas de contrainte pour la foi », lorsque la majorité d’un peuple est musulmane et que le pouvoir politique est faible, les ulémas, mollahs, imams etc. dictent leur interprétation de la Charî’a (si malléable) aux politiciens qui ne sont plus que des pantins.
Obama, le crypto-islamiste, a réussi ce tour de force de renverser les dictateurs laïcs un peu partout en zone sunnite, les chiites l’ayant fait en 1979 en Iran. De leur côté, les multinationales du Gaz et du pétrole ont beaucoup encouragé l’implantation de régimes à forte tonalité islamique en pays touraniens, où l’on flatte le racisme local et l’espérance d’instauration d’un Empire touranien, étendu de la Turquie au Turkestan chinois.
L’Europe (hors la Russie) compte une soixantaine de millions de musulmans, dont le sixième en France. Nombre de musulmans émigrés d’Afrique, du Proche- et du Moyen-Orient se comparent aux compagnons du prophète qui durent émigrer de La Mecque – où l’on ne voulait plus de leur agitation sectaire – pour Médine. Pour eux, l’émigration est le prélude d’une conquête.
Plutôt que de pérorer sur la fin du capitalisme, alors que l’on y reste solidement accroché par le seul fait de continuer à jouer la comédie au Parlement de Strasbourg et de se plier aux ukases des pantins du gouvernement de Bruxelles, manipulés par les financiers et les négociants cosmopolites, il serait bon de placer en première place des soucis majeurs le péril islamique et, tout naturellement, de soulever la question du retour en masse des immigrés-réfugiés-envahisseurs dans leurs continents d’origine.
La Ve République agonisante protège et favorise - par de folles dépenses et le principe illégal de la discrimination positive – une minorité qui, lorsqu’elle sera devenue majorité, imposera le totalitarisme mahométan. L’équation : islam = État risque fort de se transformer de façon bien plus dramatique en devenant : la religion est supérieure à l’État.
C’est la question fondamentale à envisager. L’intendance suivra, comme disait De Gaulle.