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La politique pro-famille de Poutine porte ses fruits

Après 70 ans de communisme, l'affaire n'est pas simple. De Sabine de Villeroché sur Boulevard Voltaire :

"[...] depuis les années 2000, les élites russes font un tout autre choix pour redresser le pays menacé par une catastrophe démographique sans précédent. La mise en place de mesures natalistes fortes, la promotion d’un retour aux valeurs patriotiques et spirituelles et la mise en avant d’un modèle familial vertueux sont proposées aux Russes pour reconstruire le pays.

Dix-sept ans après l’arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine, la dynamique porte ses fruits : le taux de fécondité des Russes est passé de 1,17 enfant par femme en 1999 à 1,89 (plus que dans l’Union européenne) et, depuis 2012, la population augmente de nouveau en continu.

L’effort financier fourni par l’État a été exceptionnel : création d’un capital maternel (9.000 roubles pour la naissance du 2eenfant) et autres mesures incitatives fortes ont permis aux familles de voir leurs revenus multipliés par 2,2 en 10 ans.

Parallèlement, Vladimir Poutine mène une intense campagne de communication patriotique à rebours de ses voisins. Et pour cause ! Il cerne parfaitement et dénonce les risques mortifères que prennent les démocraties modernes « en renonçant à leurs racines spirituelles, traditionnelles et même sexuelles ». (réunion du club de Valdaï, 19/9/2013).

A contrario, pour les Russes, le modèle idéal de famille est composé de plusieurs générations vivant sous le même toit, avec un père, une mère et trois enfants nés au sein du mariage.

L’homosexualité n’est guère encouragée dans le pays au grand dam des Occidentaux qui, dans le même temps légalisent le mariage pour les couples de même sexe. En interdisant la promotion de l’homosexualité auprès des mineurs, Vladimir Poutine envoie un message fort à ses concitoyens : les homosexuels russes ont les mêmes droits que leurs concitoyens mais l’État ne leur reconnaît aucun droit spécifique car ils ne produisent pas d’enfants – ce dont le pays a tant besoin. Avec l’appui du clergé orthodoxe, le gouvernement prend également des mesures pour limiter le nombre d’avortements, qui reste extrêmement élevé. En revanche, la législation russe est assez libérale vis-à-vis des techniques de médecines reproductives. La Russie demeure une destination privilégiée pour les clients de gestation pour autrui. Mal comprises par nos démocraties modernes, les grandes orientations russes en matière de politique familiale sont la démonstration que d’autres choix réalistes et efficaces sont possibles en ce XXIe siècle."

Michel Janva

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