Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Louis Aliot : « Les nôtres ne sont pas allés voter ! »

Présent-Louis-Aliot-600x293.jpg

8880-20170614.jpgImplanté depuis quinze ans dans la région, Louis Aliot, qui se présentait dans la 2e circonscription des Pyrénées-Orientales, est arrivé en tête du premier tour avec 30,80 % des voix. Il devance de justesse la candidate En Marche-Modem Christine Espert, qui a recueilli 29,11 % des voix. Il est l’un de ceux qui ont de réelles chances de l’emporter dimanche.

 Vous êtes en duel serré face à la candidate de Macron. Le PS est balayé. Que vont faire Les Républicains qui ont chuté à 13 % ? Y a-t-il des consignes pour le second tour ?

— Non, il n’y en a pas pour l’instant. Parce que le député sortant des Républicains Fernand Siré est celui que j’avais fait élire en 2012 en retirant notre candidate pour barrer la route à la socialiste Toussainte Calabrèse. [ndlr : Fernand Siré avait expliqué à l’époque « croire au front de droite et vouloir arrêter de diaboliser le Front national »]. Donc s’il est sincère, honnête et droit, il ne dira rien.

 — Que dites-vous aux abstentionnistes, plus d’un électeur sur deux ne s’est pas déplacé dans votre circonscription ?

— Ce sont surtout les nôtres qui ne sont pas allés voter. Quand on regarde les résultats bureau par bureau, on voit que nous faisons bien en deçà de nos scores passés. Comme aux dernières régionales en triangulaire. Il y a un potentiel énorme dans les abstentionnistes

 Je dis aux électeurs du FN que c’est le moment de savoir ce qu’ils veulent.

— Etes-vous déçu par le score du FN à l’échelle nationale et à quoi l’attribuez-vous ?

— Déçu oui. En parvenant au deuxième tour de l’élection présidentielle, on pouvait s’attendre à arriver second à l’élection législative et espérer que les électeurs tiendraient compte de ce que va être la politique de Macron. A quoi doit-on ce score ? A la déferlante Macron bien sûr. Peut-être aussi à un certain nombre de comportements et de commentaires de certains de nos cadres qui n’avaient pas lieu d’être avant les élections législatives.

Quand on est en guerre électorale, les élections législatives sont le second round de la présidentielle. Alors on ne se disperse pas, on ne raconte pas n’importe quoi sur ce que l’on va faire après, on reste concentré sur l’élection et on défend les législatives.

Parmi nos candidats, il y a des hommes et des femmes qui prennent sur leurs congés personnels pour faire campagne. Ils n’ont pas la chance d’être élus députés ou conseillers régionaux ni de vivre de la politique. Non seulement cette attitude n’a pas été correcte vis-à-vis d’eux et les a blessés mais elle nous a fait du tort.

— Que dites-vous d’un système qui donne entre un et trois députés au parti qui a fait 11 millions de voix à la présidentielle et dont la candidate est arrivée au second tour ? Précisément au moment où le gouvernement présente un projet de moralisation de la vie politique, de « loi pour la confiance dans notre vie démocratique ».

— Si demain il y a une Assemblée où le parti du président qui a fait 30 % au premier tour fait 80 % des députés, clairement il n’y a pas de système démocratique en France. Il n’y a qu’une seule chose à mettre en place d’urgence, c’est la proportionnelle, mais comme tous ces gens-là sont bienheureux de pouvoir confisquer le pouvoir pour appliquer la seule politique qui a toujours été contre les intérêts du peuple, nous en sommes là. C’est très inquiétant car ce sera comme ça jusqu’à l’explosion.

— Vous avez des chances dimanche mais que pourront faire deux ou trois députés FN à l’Assemblée nationale ?

 Ils pourront être des porte-voix. Ils pourront déposer des propositions de loi, des amendements, être les seuls à montrer au peuple français ce qui se passe dans ce cénacle. Alors que si nous les laissons entre eux, ce sera encore pire. Il faut que nous soyons le plus possible. Il reste cinq jours.

Propos recueillis par Caroline Parmentier

Entretien publié par le journal Présent daté du 14 juin 2017

https://fr.novopress.info/206326/louis-aliot-les-notres-ne-sont-pas-alles-voter/

Les commentaires sont fermés.