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David contre Goliath

aigle-americain.jpgHypocrisie politiquement correcte, féminisme hygiéniste quand tu nous tiens! Gretchen Carlson, la présidente du conseil d’administration de Miss America, a annoncé qu’elle avait pris conscience de la nouvelle ère de progrès qui s’est ouverte après la libération de la parole qui a suivi l’affaire Weinstein, la mise en branle de l’opération #metoo (dont l’ex Miss Gretchen Carlson est une figure de proue).  Sa déclinaison française  sur les réseaux sociaux,  le hashtag de délation balance ton porc,  a suscité enthousiasme et débat  dans les rédactions, au sein du  microcosme politico-médiatique, mais n’a pas généré   outre mesure l’intérêt et l’empathie des  Français(es). Mais dans cette Amérique terre de contrastes, à la fois  leader de l’industrie pornographique et Mecque du puritanisme quaker,  Mme Carlson a  expliqué que pour lutter contre les stéréotypes sexistes, les organisateurs du concours désignant  Miss America ont décidé de supprimer la présentation des candidates en bikini et en robe du soir.   « Nous ne sommes plus un concours de beauté, nous sommes une compétition »  a-t-elle déclaré à l’adresse des  hétéros mal dégrossis,  de tous  les pitoyables  primates mâles   qui ont le mauvais goût  de ne pas regarder en premier lieu le néocortex des jolies femmes qu’ils peuvent croiser.  Exit donc  le bikini et la robe de princesse qui sont remplacés à précisé Mme Carlson par une discussion philosophique (sic) avec le jury et la présentation d’un projet humanitaire (sic) . On a hâte de voir ça et  de consulter les prochaines courbes (d’audience). Il est vraiment dommage que Les Inconnus ne fassent  plus de sketchs…

Pas de sketch, ni  d’hypocrisie  pour notre ami  Matteo Salvini, dirigeant de la  Ligue,  vice-président du Conseil et ministre de l’Intérieur du nouveau gouvernement italien.  Il expliquait samedi dernier lors de sa visite d’un centre de rétention pour  migrants situé prés du  port de Pozzallo, dans le sud de la Sicile, que les immigrés clandestins  devaient se préparer  à faire leur valise pour quitter l’Italie. Propos qui ont ravi la majorité de nos voisins transalpins qui, comme une symbole de cette renaissance italienne qu’ils appellent de leurs vœux,  ont vu leur compatriote (sicilien) , le joueur de tennis    Marco Cecchinato parvenir à se qualifier pour la demi-finale  face à une légende (le très sympathique) Novak Djokovic  lors du tournoi  de Roland Garros.

Une victoire de David contre Goliath qui en fait espérer d’autres face au monstre euromondialiste, et  sur des terrains autrement plus ardus,  dans une compétition  aux règles bien plus tordues et opaques . La machine Ligue/M5S se met en tout cas en branle: l’Afp  relatait  que le Premier ministre « Giuseppe Conte, a obtenu  le  5 juin au soir la confiance du Sénat devant lequel il a défendu la politique  populiste  qu’il entend désormais mener : lutte contre le  business  de l’immigration, relance de la croissance et ouverture avec la Russie. » Changement d’époque? Un de nos camarades, ancien du MSI aujourd’hui rallié à la Ligue dont il est un  des cadres politiques , nous rappelait  qu’il  fut un temps, pas si éloigné, ou l’on disait que quatre forces se partageait  le pouvoir  en Italie : le Vatican, la Mafia la démocratie-chrétienne et la CIA. Pour ce qui est des deux dernières c’est peut-être déjà aujourd’hui  moins sûr… wait and see!

Ce qui est en tout  cas certain ce que les relations internationales sont toujours compliquées, même (surtout?) entre « alliés ». La semaine dernière, la chaîne CNN évoquait un coup de téléphone d‘Emmanuel Macron à Donald Trump  qui a donné lieu à un échange « mauvais, terrible » entre les deux présidents. M. Macron a expliqué plusieurs fois depuis le début de son mandat que ses relations détendues avec M.  Trump ne l’empêchait pas de faire entendre ses désaccords.   Les Français ont surtout retenu que ces deux «amis»-là  avaient multiplié devant les caméras  les papouilles, les signes de complicités  lors de la visite du chef d’Etat français à Washington au mois d’avril. Et je t’embrasse sur les deux joues à la française, et je te prend par la main , et je plante un chêne dans le jardin de la Maison Blanche, et  j’essuie d’un geste protecteur et dominateur les pellicules sur tes épaules de petit français négligé…Pas très jupitérien tout cela…
L’objet du courroux de M Trump rapporté par CNN aurait été la prétention de M. Macron d’infléchir sa  décision  (protectionniste)  d’imposer de nouveaux tarifs  sur l’acier et l’aluminium en Europe, au Mexique et au Canada. Il n’est pas précisé si les deux hommes ont évoqué aussi l’intransigeance yankee dans le dossier iranien qui était lui au menu mardi  des discussions avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dans la cadre de sa tournée européenne pour rallier les Européens à sacroisade contre Téhéran.
Voilà un sujet de discorde officiellement très prégnant entre Paris et Washington. Nous l’avons dit,   les très lourdes sanctions  décrétés par l’Oncle Sam contre l’Iran  sont scandaleuses et contre-productives.  Elles pénalisent non seulement très fortement  les entreprises  françaises, mais menacent plus fortement encore la paix dans une  région du monde déjà très éprouvée par la folle politique  américaine (voir ici, ici ou encore ici), qui  impacte aussi  directement les pays européens.
La capacité de résistance de nos gouvernants doit aussi être jaugée à l’aune de leur soumission aux diktats juridiques de l’empire.  En vertu du principe d’extraterritorialité,  le droit américain permet ainsi  à Washington d’intimider, de terroriser, de   rançonner des entreprises étrangères pour des activités commerciales  commises hors du territoire des Etats-Unis, pour peu  que lesdites entreprises  aient un lien avec les États-Unis….le simple fait de faire des transactions en dollars établissant ce  lien! -voir à ce sujet l’ article très complet  de Jean-Michel Quatrepoint dans Le Monde Diplomatique
Certes, l’Amérique n’a pas attendu Donald Trump, très loin s’en faut,  pour défendre bec et ongles  ses positions hégémoniques,  et   ceux qui disent qu’à sa place  une Hillary Clinton adoubée par les cénacles progressistes et  l‘Etat profond états-uniens aurait été une partenaire plus fiable et conciliante sont des naïfs ou des  menteurs.  Bruno Gollnisch l’a souvent dit, il ne s’agit  pas  de  reprocher aux dirigeants de l’Amérique de défendre leurs  intérêts  mais de regretter que nous défendions  si mal ou si mollement les nôtres. 

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