Interview. Co-auteur avec le dessinateur Marsault de la bande dessinée “FDP de la mode”, blogueur à succès et compère du youtubeur Raptor dissident, Papacito répond aux questions de Valeurs actuelles.
À 32 ans, Papacito est le chroniqueur principal du “RDV Dissident”, l’émission Youtube du Raptor Dissident. Chaque semaine, le blogueur, écrivain et vidéaste y partage ses avis musclés sur la société française. Créateur du blog “FDP de la mode”, il a scénarisé une bande dessinée du même nom avec le dessinateur Marsault, publiée aux éditions Ring. Rencontre avec un royaliste viril qui parle aussi bien de violence et de poésie que de mode vestimentaire.
En 2012, vous avez créé le blog subversif “FDP de la mode”, et vous avez rejoint cette année l’émission RDV Dissident, une production émergeante du milieu contestataire. Quel est le fil rouge de tous ces engagements ?
J’ai fait des études de sociologie, avec l’espoir de trouver un débouché, comme on nous l’avait fait croire à l’école. La faculté, qui est le creuset de la gauche, m’a beaucoup agacée. Cela a suscité chez moi un rejet tellement puissant de la société que je me suis dit : « Soit j’écris, soit je tue des gens ». Ma morale chrétienne m’a poussé vers la première option. (Rires)
Votre alliance avec le Raptor dissident est assez récente. Qu’est-ce qui vous a poussé à vous rapprocher de lui ?
Il faut dissocier deux choses. D’abord, l’argument mercantile qui fait que je peux toucher plus de gens car on ne me donne pas la parole dans les médias pour promouvoir mon travail. Ensuite viens l’aspect de la Politique et des convictions. Quand ma BD est sortie, c’était une opportunité énorme de pouvoir parler de certains thèmes devant un public plus large. Le Raptor a un public très jeune, donc c’est aussi l’opportunité de toucher un auditoire qui n’a pas encore été totalement gauchisé par le système, de lui donner un petit peu le goût de la France, du terroir, des choses à l’ancienne.
L’alliance est assez puissante, car s’il parle beaucoup aux jeunes générations, il s’adresse en revanche moins aux trentenaires. De mon côté, je suis directement issu du milieu des blogs sur internet. Pour moi, l’esprit Canal + a été le plus grand dégât de masse dans la jeunesse française des années 80-90. Notre but est vraiment de faire un contre Canal + culturel. Qui soit aussi fun, mais porteur d’idées patriotes et plus réactionnaires.
On vous reproche souvent, comme au Raptor d’ailleurs, d’être très vulgaire. Ce mode d’expression ne nuit-il pas à votre message de fond ?
Nous faisons une émission de vulgarisation, dont l’objectif est d’amener des jeunes à se pencher sur certains thèmes comme la virilité, le courage, l’immigration de masse, les valeurs et l’éthique personnelle. Nos vidéos doivent leur donner l’impulsion salutaire, l’envie d’aller se renseigner sur des supports qui soient plus fiables, plus creusés. Par exemple, il nous arrive de citer l’historien Bernard Lugan, TV Libertés, ou même Valeurs actuelles, toutes sortes de médias ou de plate-formes sur lesquels ils trouveront des intellectuels qui leur permettront de réfléchir en profondeur.
La droite souffre d’un truc capital: elle est chiante !. Le support de droite est chiant, le but de notre mission est donc d’amener du fun pour faire passer un message de fond sans dégouter ceux qui nous écoutent, nous lisent ou nous regardent. Mais il n’est pas question de faire tout le boulot pour eux : on compte aussi sur le fait qu’au bout d’un moment, les mecs vont se dire : « Ok, ils ont été un peu superficiels sur ce thème là, je vais le creuser de mon côté ».
Vous citez souvent Cyrano de Bergerac… Que vous inspire cette œuvre ?
Pour moi, l’œuvre d’Edmond Rostand est une Bible. D’abord parce que c’est une ode au Sud-Ouest dont je suis originaire. Ensuite, parce que c’est aussi une ode à la France. C’est la rencontre de la poésie et de la violence, comme peut l’être le Rugby par exemple, ou le Sud-Ouest, et comme le sont finalement beaucoup de choses dans notre pays. La rencontre du sublime avec le trivial. Dans cette Oeuvre, selon moi, nous touchons au creuset de la culture française que j’aime tant.
Cyrano de Bergerac en est le symbole absolu. L’œuvre d‘Edmond Rostand, c’est de la folie, et l’adaptation cinématographique qui en a été faite est incroyable ! L’une des meilleures productions intellectuelles françaises, servie par les meilleurs acteurs, Depardieu et Vincent Perez, et peut-être le meilleur metteur en scène français du moment… Pour moi, qui suis très attaché à la production graphique, au visuel, c’est le sommet. Et on voit bien qu’on peut faire du costume à l’ancienne et du contenu culturel sans que ce soit chiant !
Dans vos interventions, on retrouve le leitmotiv de l’éloge du virilisme, auquel vous associez justement l’expression orale et la rhétorique…
Je ne dis pas tout à fait ça : je pense qu’un taiseux a la capacité de raisonner, il ne faut pas que l’on ait une société uniquement composée de hâbleurs. Un taiseux peu s’exprimer par le sport, par ses actes, à l’écrit. Mais il faut trouver un moyen d’expression qui peut libérer l’individu de ses blocages. La virilité n’est pas uniquement verbale, c’est aussi une question d’attitudes, de postures morales. Mais je pousse les gens à trouver leur moyen d’expression privilégié car verbaliser certaines choses n’est que le premier niveau d’émancipation. Je suis persuadé que cela peut nous aider à nous libérer de notre joug mental d’esclave. C’est pour cela que j’essaye de donner des pistes qui sont aussi diverses que le sport, l’expression orale, ou même le style de vie.
Selon vous, les « différends » entre les individus pourraient se régler de manière physique, mais sportive, dans un cadre régi par des règles. Défendez-vous le rétablissement des duels ?
Je n’aime pas les traquenards infâmes extrêmement violents qui consistent à coincer quelqu’un à cinq contre un pour le planter. Ça n’a rien à voir avec le fait de s’affronter à deux avec des gants. Personne ne va mourir, mais y aura quand même un vainqueur. Oui, je déplore que ça n’existe plus…
Dans la discussion dématérialisée, numérique, sous-couvert d’anonymat, on se permet des choses qui en réalité nous rendent indignes. On utilise le numérique comme une dystopie, où le droit d’outrage est démesuré par rapport à ce que nous offrirait le réel. Moi, je ne veux pas que tous les conflits se règlent par la violence, mais quand il y a de l’irrespect, ça devrait être un droit de réclamer une réparation de la façon qui nous semble la plus juste. Si on bascule dans l’offense, alors, allons au bout de la logique. D’ailleurs, c’est la vieille Europe, la culture française : on argumente à fond, et quand on ne peut plus argumenter car l’ambiance ou la discussion deviennent délétère, on s’affronte.
Quels sont vos projets pour l’année à venir ?
Mon livre, qui sortira en octobre, sera une critique approfondie de la société française selon ma vision. Il ne faut pas attendre de l’argumentation universitaire, ça va être du déboulonnage gratuit et un déluge de violences ciblées. Dans la pure tradition de mon blog FDP. Un FDP Tome 2 arrivera aussi dans quelques mois. Il est déjà écrit, Marsault n’a plus qu’à dessiner !