Les députés britanniques ont massivement rejeté ce soir l’accord de Brexit négocié par le Premier Theresa May avec Bruxelles, à deux mois et demi de la date prévue de sa sortie de l’Union européenne. La chambre des Communes a refusé l’accord par 432 voix, 202 s’étant prononcé pour.
Dans la foulée, le chef de l’opposition travailliste Jeremy Corbyn a annoncé le dépôt d’une motion de censure, qui sera débattue mercredi. Les unionistes nord-irlandais du DUP, qui ont voté contre l’accord de Brexit, ont annoncé qu’ils soutiendraient le gouvernement lors du vote de la défiance.
Theresa May a répété après le rejet de l’accord qu’elle souhaitait que le Royaume-Uni sorte de l’Union européenne “avec un accord“. Elle s’est dite prête à aborder les futures discussions, tout en soulignant que son gouvernement ne ferait que des propositions “réalistes”. Elle a désormais jusqu’à lundi pour présenter au Parlement un “plan B”, si elle survit à la motion de défiance.
Le président de la commission européenne, Jean-Claude Juncker, a estimé que «le risque d’un Brexit sans accord s’est accru».
L’ancien ministre des Affaires étrangères et défenseur du Brexit Boris Johnson a estimé que l’accord de sortie de l’UE est désormais “mort” et que Theresa May a reçu un mandat clair du Parlement britannique pour retourner négocier avec Bruxelles.
Le Royaume-Uni pourrait quitter l’UE sans aucun accord le 29 mars prochain. Ou, autre solution, la prolongation de l’article 50, pour repousser la date de sortie et permettre au Royaume-Uni de renégocier avec Bruxelles. Mais ce scénario soulève la question des prochaines élections européennes : faudrait-il faire voter les citoyens britanniques aux prochaines élections de mai ?