Cette Vénus constitue un rare témoignage de l’art gravettien caractéristique des chasseurs-cueilleurs entre 28 000 et 22 000 ans avant notre ère en Europe (…)
Cette statuette jugée « exceptionnelle » est la dernière d’une série de 15 statuettes découvertes depuis le démarrage en 2014 du chantier de fouilles programmées sur le site amiénois de Renancourt. La nouvelle Vénus est la mieux conservée : c’est la seule qui a été retrouvée entière.
Des chasseurs-cueilleurs nomades vivaient là, en campement. On était alors en pleine période glaciaire – le glacier scandinave se trouvait à une centaine de kilomètres seulement de la Somme – et les populations auraient profité d’une « micro-amélioration climatique » pour s’installer dans ces paysages steppiques peuplés de mammouths, de rhinocéros laineux, de lièvres… »
C’est une des plus belles découvertes du dernier demi-siècle en France. La « Dame de Renancourt », magnifique Vénus du Paléolithique, a été dévoilée hier.
Maintenue secrète jusqu’à la dernière minute, une fragile petite statuette de craie d’à peine 4 cm et datée de 23 000 ans av. J.-C. a été présentée hier par l’INRAP, la DRAC et la Métropole d’Amiens lors d’une conférence de presse à l’Hôtel de Ville d’Amiens.
Reconnaissable à ses formes féminines hypertrophiées – dite stéatopyge – elle rejoint les plus emblématiques Vénus préhistoriques connues de la même période (Vénus de Willendorf retrouvée en Autriche, de Lespugue en Haute-Garonne ou de Laussel en Dordogne) et se distingue par sa coiffe ornée d’incisions en quadrillage, une caractéristique importante qui rappelle la Dame à la Capuche de Brassempouy découverte à la fin du XIXe siècle dans les Landes.