En cette période funeste de confinement, les chaînes d’information continues nous abreuvent de messages statistiques concoctés par Jérôme Salomon, désormais célèbre porte-parole médical du gouvernement, lequel augmente chaque jour, graduellement, sur un ton compassé, le nombre des mauvaises nouvelles.
La grande peur des bien-pensants, aujourd‘hui, est constituée par ce qui pourrait pourtant être une heureuse nouvelle : Une embellie dans la morosité, un peu d’espoir qui nous vient de Marseille. La fameuse « hydroxychloroquine » dont on nous expliquait qu’elle ne pouvait être prescrite que dans les cas graves dans les conditions inverses de celles qui sont préconisées par son principal promoteur. Cette restriction fut levée le lendemain ( !) mais encore sous contrôle à l’hôpital ; la médecine de ville est hors jeu
Nous assistons là, me semble-t-il, à un nouvel épisode des vieilles lourdeurs de l’académie de médecine, toujours en retard d’un combat et plus soucieuse de préserver sa respectabilité protégée par le dogme du protocole de la recherche que de jeter toutes ses forces dans la guerre pourtant déclarée par le président Macron.
Souvenons-nous d’un certain Pasteur, qui lui aussi, en son temps eut à souffrir de violentes attaques des mandarins. Il n’était pas du sérail. Pire, il n’était pas médecin, même s’il obtint son diplôme de docteur en médecine à l’université de Bonn, en 1868, à l’âge de 46 ans. Certains pontes médicaux le lui rappelaient en le traitant de “chimiatre” ! Membre de l’Académie des sciences depuis 1862, il n’a été élu à l’Académie de médecine, en 1873, qu’à une voix de majorité. Mais son cas n’est pas isolé : Rappelons par exemple que, malgré son prix Nobel de médecine en 1965, le biologiste André Lwoff ne fut jamais élu à l’Académie…
Sur les plateaux, les journalistes sont partagés, pour finalement conclure invariablement qu’ils « ne sont pas médecins », invitant leurs contradicteurs à convenir de la même chose dans un réflexe stérilisant d’humilité suspecte.
C’est au nom de cette même humilité qu’ils invitent l’un des plus grands virologues de la planète à raser les murs, cause perdue d’avance compte-tenu de ce que l’on sait de son caractère !
Pourtant, de plus en plus nombreux sont les médecins, grands pontes ou simples praticiens, à revendiquer un accès plus souple au Plaquenil.
Pour revenir à Pasteur, c’est d’abord l’enthousiasme populaire pour ses découvertes, et une politique volontariste de Napoléon III, qui lui permit de faire valoir sa vision novatrice face à la médecine officielle et reconnue, embourbée dans les toges trop longues de ses mandarins. Certes, il prit un « risque »
Protestant, au cours d’une émission, l’excellente Elisabeth Lévy s’exclama : « Non à la médecinocratie… »
En s’exprimant ainsi elle demandait au chef de l’État de sortir enfin de ses conseils pour prendre une décision politique, qui ne relève, à ce stade ultime, que de sa seule compétence.
On attend toujours l’acte « jupitérien » et désintéressé.