La chronique de Michel Malnuit
Même si depuis quelques semaines plusieurs critiques contestent l’attitude de Pékin face au Covid 19 – voire mêmes des attaques l’accusant d’en être à l’origine volontairement ou non –, l’empire du Milieu sort grandi sur le plan politique et économique.
Le pangolin n’aura pas la peau de Pékin. Alors que la plupart des pays touchés par le Covid 19 auraient pu accuser la Chine, aucun ne le fait (à l’exception notoire de Donald Trump) ou alors à demi-mots, usant du plus beau langage diplomatique.
Et si l’empire du Milieu a critiqué sans langue de bois toute critique de son action ou toute allusion à une responsabilité dans la création et/ou la diffusion du virus, il ne peut que se satisfaire de la situation en ce début mai. En effet, les allusions aux mensonges de Pékin sur le nombre de réel de morts sont passées par pertes et profits – idem pour le matériel plus que défectueux envoyé par la Chine –, le confinement à Wuhan érigé en modèle, sans parler des hôpitaux construits en peu de jours.
Quant au fameux laboratoire P4 de Wuhan, ce sont les officiels français qui sont visés au nom d’un complotisme ridicule et incapacitant. Nullement les Chinois qui ont récupéré une technologie en évinçant les partenaires français et en pratiquant l’opacité la plus complète quant à la sécurité de ce laboratoire. Le pire dans cette histoire est que ce laboratoire a pu être construit malgré la mise en garde répétée de nos services de renseignement. Mais est-ce étonnant de la part de ministres, diplomates, chefs d’entreprises capables de se vendre au plus offrant ? La souveraineté française est depuis des décennies un paillasson sur lequel le monde entier essuie ses pieds crottés.
Mieux encore pour Pékin, la Chine apparaît désormais comme le sauveur indispensable. Notamment en Europe, France incluse. Malgré les effets d’annonce et les beaux discours, il n’y aura pas à court et moyen terme de relocalisation des industries textile set pharmaceutiques. L’appareil de production étant quasi inexistant et ne pouvant pas répondre aux demandes, la Chine – tout comme l’Inde – continuera d’être l’atelier du monde, et donc engranger nos devises pour se constituer un trésor utile pour acheter technologies, industries, terres agricoles, et même les hommes.
Ensuite, l’absence de solidarité au sein de l’Union européenne, principalement de l’Allemagne à l’égard de l’Italie, fait que Rome se jette dans les bras de Pékin, renforçant ainsi son rôle de porte d’entrée de la Chine en Europe. Il est en de même depuis des années pour la Grèce qui lâchée par l’Allemagne et Bruxelles a accepté de donner son port du Pirée à la Chine.
La Chine, qui pratique plus que jamais une forme de supplice avec délice s’agissant de la production et de l’envoi de masques, a donc les coudées franches pour de l’Europe une sorte de colonie. Après la Sinafrique, la Sineurope. Et ce pour se venger des guerres de l’opium et autres conflits au XIXe siècle où les puissances de l’Europe avaient mis à mal l’empire du milieu, notamment par le biais des concessions.
L’Europe n’est donc pas près de sortit de la léthargie cotonneuse qui mène droit à la mort