Claude Jaffrès
P'tit Luc nous a quitté, il a rejoint tous ces valeureux combattants, ses camarades et nos modèles.
Monsieur Roger Luc, pour l’état civil, quel personnage !
Je milite depuis à peu près 1956, je l'ai pratiquement toujours vu.
C'est à la permanence du Mouvement Jeune Nation que j'ai fait sa connaissance, il avait une « tronche » qu'on remarque et j'avais tout de suite ressenti de la sympathie... et puis ses oreilles de lutteur et son passé d'ancien d'Indo m'impressionnaient. Il était vêtu de sa fameuse veste en « peau retournée », il venait d’adhérer, il sortait du bureau où il avait rencontré Pierre Sidos et Dominique Venner, dont il disait que c'etait un bon chef. Nous les plus jeunes, nous étions ravis de cette nouvelle recrue de choc, nous ne furent pas déçus. Durant cette période Algérie Française, le Mouvement Jeune Nation fut sans doute la plus active et virulente des formations politiques, P'tit Luc s’imposa très rapidement comme l'un des meilleurs, tous le connaissaient, tous l'appréciaient, mais nos adversaires pas du tout.
Depuis ce temps il a toujours été là, il y eu, je l'ai dit l'Algérie, puis Occident, 68, Ordre nouveau, le PFN, le Front, etc... Bref, P'tit Luc c'est tout un pan de l'histoire de notre Combat. Ses exploits sont devenus légendaires dans notre milieu et l'on ne peut évoquer notre lutte et nos souvenirs sans citer P'tit Luc et revoir avec nostalgie sa fougue mais aussi son sourire et sa gouaille du Paris d'autrefois, avant le changement de population.
J'ai eu la chance de l'accueillir dans mon hôtel pour un séjour avec Simone, son épouse, et j'ai pu apprécier sa gentillesse et son humeur toujours égale car c’était aussi cela P'tit Luc un agréable compagnon, on pouvait gratter le personnage, il n'y avait pas de vernis, il n'y avait jamais de déception.
Il avait fait l'Indochine et l'Algérie et c'était aussi un lutteur de classe internationale en gréco, style très physique. Il mena ensuite une carrière de catcheur à la grande époque de Roger Couderc ce qui lui a valu, à son décès, un bel article dans Le Parisien. Un accident lors d'un combat le fit arrêter à 42 ans. Il ne quitta pas sa ville Charenton où, chauffeur-livreur chez Nicolas, il éleva ses enfants dont il était très fier.
Lorsque mon camarade Jacques Mayadoux m'a appris son Grand Départ, ce fut un choc.
Roger Luc, c'était quelqu'un ! Tout un symbole, toute une histoire, toute une vie au service de notre Peuple et de notre Patrie.
C'est aussi, il faut le souligner un bel exemple pour nos jeunes qui déjà affrontent de durs périls avec bravoure et qui demain devront encore faire plus.
Son courage, sa force et ses capacités de combattant, c'était évident mais Roger Luc c'était aussi l’honnêteté, la franchise, la sincérité, la fidélité, la ténacité, la droiture... Un Homme, un véritable Homme de chez-nous, de notre Civilisation européenne, de la France d'avant.
Oui Roger Luc méritait notre respect.