Sur 100 milliards d'euros financés aujourd'hui en monnaie de singe mais que devront, en tout état de cause, rembourser les générations futures, le plan de relance de l'économie présenté par le Premier ministre, Jean Castex, n'en consacre que trois à la garantie d'Etat aux fonds propres des entreprises, seule mesure, si elle avait été ambitieuse, qui aurait permis aux entrepreneurs de faire face à la crise, d'investir et d'embaucher. Dans ces conditions, l'espoir de l'exécutif de 160 000 emplois créés dans les deux ans n'est qu'une vue de l'esprit. Quant à l'hypothèse d'un plan de réindustrialisation de la France et de relocalisation des secteurs vitaux de notre vie économique et de notre indépendance énergétique ou sanitaire, la modestie des sommes engagées montre bien que, pour le gouvernement, il ne s'agit en aucune façon d'une priorité nationale. Aucun plan, au demeurant - la nomination de François Bayrou au poste de Haut commissaire témoigne, par elle même, de son inutilité - ne peut être établi par un pouvoir faible uniquement préoccupé de sa pérennisation et n'ayant, au mieux, de visibilité que sur dix neuf mois.
Tout le reste relève de la politique du saupoudrage et de l'art éculé d'accommoder les restes suivant les vieilles recettes politiciennes et par prestidigitation cuisinière en attendant le festin imaginaire de 2022.
C'est le grand retour des emplois aidés, du camouflage statistique des réalités du chômage, des chiffres masqués, des formations-cul de sac et des mythes pervers de la transition écologique fantasmée comme base incontournable de la nouvelle économie libérale, équitable, durable et universelle.
L'accompagnement social de la crise, lui, se fera a minima. "Cachons ces pauvres que nous ne saurions voir".