Née de la défaite de 1870 et des massacres du peuple parisien de la Commune, la troisième République dont Macron commémore ce vendredi les 150 ans de la proclamation fut tout au long de son existence une république bourgeoise, mercantile, cupide, affairiste et corrompue, coupée de la Tradition, hostile à l'ordre naturel, cosmopolite et dépravée.
Ni le concept de "revanche" soigneusement entretenu par les gouvernements successifs à fin de diversion, ni la grande aventure coloniale et l'immensité de l'Empire ne suffisent à en gommer les tares et les fautes. Régime profondément anti social, la troisième République ne se rapprocha du peuple que lorsqu'elle eut besoin de lui pour le conduire dans les tranchées quand vint le temps de la guerre civile européenne. Avant d'oublier ses combattants, ses mutilés et ses héros lorsque le moment du grand élan national fut passé et que celui, après le traité de Versailles, du début du règne américain fut venu.
République de faiblesse dans les années 20 et 30, le régime, celui des partis et des loges, ne subsista qu'en usant des pires méthodes policières, en matant sans pitié les légitimes mouvements sociaux et en faisant tirer sur les patriotes le 6 février 1934.
Incapable de mener une politique de paix par l'alliance avec l'Italie régénérée, détruisant peu à peu les moyens matériels et le moral de ce qui fut la plus forte armée du monde, immobile et inerte devant la montée des périls, cette République créa les conditions de l'effondrement de 1940 dont la France ne s'est toujours pas remise.
Voilà le régime que célébre aujourd'hui Macron. Il est vrai qu'il en incarne la triste continuité.