Cette confirmation serait probablement encore plus importante que l’élection présidentielle de novembre :
Devant des démocrates indignés, mais impuissants, le président républicain Donald Trump semble assuré d’avoir les voix qu’il lui faut pour nommer la juge de son choix au plus haut tribunal des États-Unis (…)
Minoritaires au Sénat, les démocrates ont besoin de l’appui de quatre républicains pour faire dérailler la procédure. Les républicains y disposent de 53 sièges contre 47.
Or, le dernier espoir des démocrates, le sénateur Mitt Romney, seul élu de son camp à avoir voté en faveur de la destitution du président Trump, a finalement annoncé ses couleurs mardi matin : le président est dans son droit légitime de désigner le neuvième juge de la Cour suprême. La Constitution donne au président le pouvoir de nommer les candidats à la Cour suprême, et au Sénat le pouvoir de donner son avis et son consentement, a-t-il déclaré dans un communiqué. Par conséquent, j’ai l’intention de suivre la Constitution et les précédents en étudiant la candidature de la personne désignée par le président. Si la procédure aboutit devant le Sénat, j’ai l’intention de voter en fonction des qualifications de la personne nommée.
Invoquant l’imminence de la présidentielle, le 3 novembre, deux sénatrices républicaines modérées, Susan Collins et Lisa Murkowski, ont exprimé leur opposition à la tenue d’un vote avant l’élection, mais cela ne suffira pas à bloquer la procédure. La poignée d’élus républicains qu’on disait susceptibles de s’opposer au processus (…) ont déjà donné leur feu vert.
À moins d’un revirement majeur, les démocrates seront donc impuissants à empêcher une nomination encore plus marquée de la plus haute cour du pays par la mouvance conservatrice, potentiellement pour des décennies.
Selon toute vraisemblance, six juges conservateurs et trois juges progressistes siégeront donc à la Cour suprême, qui statue sur les grands enjeux de société comme l’avortement, les droits des personnes LGBTQ ou celui de porter des armes. Il semble ne rester que l’identité de la neuvième juge à dévoiler.
Les deux favorites seraient Amy Conet Barrett et Barbara Lagoa :
“(…) Tout le monde à Washington, ou presque, pense qu’il va présenter la candidature d‘Amy Coney Barrett. C’est une professeure de droit de 48 ans, mère de sept enfants, catholique fervente et juge fédérale à Chicago depuis trois ans. Elle est connue pour avoir des valeurs religieuses traditionalistes, même si Amy Coney Barrett a su faire la différence entre sa foi et sa responsabilité de magistrate.
Sur les questions sociétales, elle est très prudente et, par exemple, ne se prononce pas sur l’arrêt Roe vs Wade de 1973, qui avait légalisé l’interruption volontaire de grossesse aux États-Unis. Un droit menacé aujourd’hui. Pourtant, Amy Coney Barrett peut compter sur le soutien complet des groupes anti-avortement.
Elle est aussi favorable à l’invalidation totale du système Obamacare. Si Trump la retient et si sa nomination est ensuite validée par le Sénat, Amy Coney Barrett serait la seule femme conservatrice de la Cour suprême, groupe de neuf magistrats. Les deux autres femmes sont considérées comme progressistes (…)
Un autre nom circule, celui de Barbara Lagoa : une Américano-cubaine de 52 ans, magistrate à la Cour suprême de Floride. Ce choix serait un signal adressé aux habitants de cet État clé, mais aussi à la communauté latino. C’est malgré tout Amy Coney Barrett qui tient la corde. Elle a d’ailleurs été reçue assez longuement par Donald Trump à la Maison Blanche, lundi après midi. Sans doute un signe.