© Evgeni Tcherkasski de Pixabay
Les auditeurs ont remarqué ma discrétion à propos de l’épidémie que nous subissons et dont l’ampleur s’est accrue ces dernières semaines. Je n’ai aucun mal à avouer mon incompétence totale sur le sujet, même si je suis toutes les évolutions de la maladie et les discussions auxquelles elles donnent lieu. Discussions déconcertantes souvent, à cause des désaccords des meilleurs spécialistes.
J’observe aussi comment le gouvernement est mis en accusation dans sa façon de gérer la crise, au point que certains de ses membres font l’objet de poursuites judiciaires. Là-dessus, j’avoue que ma réserve est extrême, car je doute fort que mettre les politiques sous la menace de sanctions pénales aide vraiment à résoudre des problèmes aussi graves. Ne faut-il pas laisser au pouvoir un espace de liberté pour qu’il puisse exercer son autorité sans pressions excessives ?
Il est vrai, par ailleurs, qu’il ne saurait être non plus question d’exercice solitaire du pouvoir et, que face à un défi qui met en cause l’ensemble du pays, à commencer par ceux qui sont en charge du service de santé, il y a nécessité d’une cohésion nationale qui passe par des chaînes de solidarité. Est-ce à dire qu’il faudrait suivre l’avis du député contestataire François Ruffin qui propose « une convention citoyenne sur le coronavirus » ? Ainsi le pouvoir pourrait s’inspirer de méthodes plus ouvertes, plus inclusives ? Mais l’ampleur du projet interroge. Est-il possible d’obtenir un consensus sur toutes les mesures à prendre : couvre-feu, télétravail, confinement etc. ? Consensus obtenu à partir d’un dialogue permanent avec une convention spécialisée. Peut-être, mais il faudrait de la part de ses membres un esprit civique capable de surmonter les oppositions idéologiques au service d’une même cause que l’on définira comme de salut public.
Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 27 octobre 2020.
Source : https://www.france-catholique.fr/