
Deux hommes sont en effet poursuivis par le parquet de Bobigny pour travail dissimulé, escroquerie, fraude fiscale et blanchiment. Ils sont soupçonnés d’avoir évité 3,9 millions d’euros de cotisations sociales et 840 000 euros d’impôts. Par ailleurs, ils devront aussi s’expliquer sur les « 600 000 euros de flux bancaires injustifiés » qualifiés par le procureur « d’opérations de blanchiment ». « C’est une affaire typique du travail fait dans le 93, qui est assez efficace, en lien avec d’autres services de l’État, salue Éric Mathais. Le blanchiment d’argent est vraiment le point nodal de tous les trafics. »
Les gardes à vue des deux hommes, qui ont eu lieu ce mois de juillet, sont l’aboutissement de près de deux ans d’investigations. Une enquête préliminaire avait été ouverte dès septembre 2023 par le parquet de Bobigny « à la suite de plusieurs dossiers concernant la vente à la sauvette de cigarettes », explique le premier magistrat de Seine-Saint-Denis au Parisien. […]
Leur mode opératoire ? La création de sociétés éphémères dans le transport ou le BTP, « défaillantes sur les plans social et fiscal » mais « radiées avant toute procédure collective ». En tout, les enquêteurs en ont identifié une quinzaine. « Les actifs, la clientèle, les capacités opérationnelles (véhicules, poids lourds, remorques) et la main-d’oeuvre dissimulée étaient systématiquement transférés à de nouvelles structures, assurant la continuité de l’activité frauduleuse », détaille encore le procureur. […]