De l’autre côté de l’Atlantique aussi, la question du contrôle des frontières est au centre des débats. Le président américain en a fait l’un des principaux axes de sa dernière campagne et n’est pas peu fier de présenter ses premiers résultats. « Le mois dernier, personne n’est entré dans mon pays, a-t-il assuré. Nous avons fermé les frontières. Nous avons expulsé beaucoup de mauvaises personnes qui étaient arrivées sous le mandat de Joe Biden ». Une efficacité confirmée par l’ONU : entre le 20 janvier et le 29 avril 2025, pas moins de 140.000 migrants ont ainsi été expulsés des États-Unis, au grand dam des défenseurs des « droits humains », mais pour le plus grand bonheur des électeurs du leader républicain.
Des bons et des mauvais élèves
Ce n’est pas la première fois que l’Europe se fait rappeler à l’ordre. En juin, Donald Trump avait déjà exhorté nos nations à réagir « avant qu’il ne soit trop tard ». « Comme le monde entier peut désormais le constater, l’immigration hors de contrôle conduit au chaos, au dysfonctionnement et au désordre. Et vous savez quoi ? C’est aussi le cas en Europe », avait-il déclaré lors d’un discours sur une base militaire. Et en février, son vice-président J.D. Vance avait également sermonné les pays européens pendant la conférence sur la sécurité de Munich, jugeant qu’il n’y avait pas de problème « plus urgent » que l’immigration clandestine sur le continent.
Tous les pays d’Europe n’ont cependant pas la même attitude face à « l’invasion » qui les guette. « Certains dirigeants ne l’ont pas laissé se produire et ils ne reçoivent pas le crédit qu’ils méritent », a ainsi estimé Donald Trump vendredi, sans préciser l’identité des chefs d’État auxquels il faisait référence. S’agissait-il de Giorgia Meloni, présidente du Conseil des ministres italien ? Il est vrai que chez nos voisins transalpins, l’immigration irrégulière a connu une baisse sans précédent de 60 % en 2024. S’agissait-il du Danemark, où le gouvernement est parvenu à faire chuter les demandes d’asile à un niveau historique ?
La France, bonnet d’âne de l’Europe
Une chose semble certaine : Donald Trump ne faisait pas référence à Emmanuel Macron. Tout occupé à inscrire l’IVG dans la Constitution, à légaliser l’euthanasie et à reconnaitre l'État palestinien, notre président en a oublié de s’intéresser aux questions de sécurité et d’immigration. C’est ballot. Résultat : les flux entrants ont atteint des sommets durant son double quinquennat. En 2024, le nombre de titres de séjour a atteint un niveau historique avec 336.000 titres délivrés. La population bénéficiant chez nous d’un titre de séjour avoisine désormais les 4,3 millions de personnes…
Le laissez-aller migratoire est tel que la France fait désormais figure d’épouvantail en Europe. En juin dernier, le président hongrois Viktor Orban a ainsi promis à son peuple de le préserver de « ce qui s’est produit en France ».
Le niveau d’ « invasion » de notre pays n’échappe pas non plus aux touristes qui ont le malheur de venir chez nous dans l’espoir d’y retrouver le charme de la France d’antan. Déception garantie. La semaine dernière, la réaction effarée d’un Américain de passage pour la première fois à Paris a fait le tour des réseaux sociaux. « Mais c’est quoi ce bordel ? T’es sûr qu’on est à Paris ?, s’est exclamé cet Américain d’origine nigériane, en visite dans le quartier parisien de Château rouge. J’ai l’impression d’être en Afrique. » Une impression qu'il n'est pas le seul à ressentir.