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L’école unique… ou l’abêtissement par l’idéologie

par Adègne Nova

En juillet 1924, Jules Davost, proche du monde agricole, écrivait un article dans L’Action française du dimanche sur l’école unique, l’un des grands projets du programme gouvernemental des socialistes d’alors, pour qui « tout homme a droit que la société lui fournisse les moyens de développer ses facultés dans leur plénitude ». Dès lors, est créée une seule et unique école, où tous les enfants de toutes les classes reçoivent une instruction identique. Les socialistes partent de ce principe que l’élite sociale ne peut sortir que de l’instruction reçue sur les bancs de l’école. Sur le papier, et sans réfléchir, pourquoi pas ?

Mais comme nous n’avons pas l’habitude d’avaler tout rondsles propos tenus par les partis, regardons de plus près ce qui est dit. En ce temps-là, Paul Bourget, romancier, évoque dans ces écrits les métiers, ayant le goût de l’ouvrage bien fait. Avec l’école unique, il craint que soient formés des intellectuels médiocres et que soient détournés du métier les jeunes qui auraient été de remarquables artisans. En nos temps actuels, nous ne craignons plus, nous voyons, avec effroi, que l’école unique a formé des intellectuels médiocres, pour les quelques plus avertis, et mauvais dans la plupart des cas, détournant de l’artisanat toute la jeunesse qui ne rêve que de baccalauréat et de diplômes faciles, tout autant qu’inutiles puisque désormais totalement dépréciés.

Jules Davost indique encore qu’« il n’y a pas d’élite, mais des élites. Élite bourgeoise, élite paysanne, élite ouvrière (…) Sans doute l’instruction scolaire est utile mais vouloir couler toutes les intelligences dans le même moule, c’est ne tenir aucun compte des réalités, des conditions de la vie. Au nom de cette chimérique égalité qui est l’un des dogmes de 1789, on rêve d’abolir toute distinction des classes. On méconnaît cette vérité si opportunément rappelée par Léon XIII dans l’encyclique Graves de communi que ‘la distinction des classes est le propre d’un État bien constitué’ ».

Aujourd’hui, ce que l’on qualifie d’élite est en fait une caste qui s’auto-reproduit en se protégeant du reste de la société dont elle craint les réactions qui pourraient lui retirer son « élitat » au nom même de cette égalité hurlée depuis la funeste dernière décennie du siècle des Lumières, largement éteintes si tant est qu’elles aient un jour éclairé autre chose que l’envie de certains.

Certes les hommes ont les mêmes droits, sans oublier les mêmes devoirs, mais il faut arrêter de vouloir faire rentrer des ronds dans des carrés. Tous les élèves n’ont pas les mêmes facilités et se féliciter du taux de réussite au baccalauréat, sans cesse en hausse d’année en année, n’est pas le signe d’une grande intelligence d’une société… bien au contraire. De fait, il est complètement absurde de prôner les bienfaits de l’école unique, en 1924 bien sûr, mais d’autant plus maintenant, alors que le niveau est en chute libre. Jules Davost préconise l’instauration d’un « enseignement adapté aux besoins divers, aux conditions si différentes de la vie… ». Si en 2025 nous parvenions à cela peut-être notre société retrouverait-elle une meilleure vie, si les élèves étaient formés selon leur capacité et selon les besoins de la France, peut-être notre pays retrouverait-il une économie digne de faire vivre les Français.

Pour Jules Davost, « il n’appartient pas à l’État de donner cet enseignement. C’est le rôle des corporations, des corps d’états agissant d’accord avec les familles dont ils sont l’émanation. Les provinces, les villes, les chambres de commerce et d’agriculture participeraient aux dépenses. Nous n’aurions plus une Université mais des universités provinciales libres d’agir, chacune dans sa sphère. L’État se contenterait du droit de contrôler ce qui lui revient en vue d’assurer l’ordre et la sauvegarde des mœurs ». Ah, comme tout ceci est tentant, Monsieur Davost, mais si vous aviez la possibilité de revenir sur terre vous verriez qu’un fléau ruine vos préconisations : le wokisme. Eh oui, pour les républicains, il semble que 1789 n’ait pas suffisamment abîmé la France, il faut poursuivre le saccage, dans tous les domaines : l’école évidemment, au plus on manipule l’esprit jeune au mieux il est malléable plus tard, l’agriculture, la culture, la tradition, tout ce qui est nous, Français… quelle tristesse ! Mais… comme tout désespoir en politique est une sottise absolue, gardons le cap !

https://www.actionfrancaise.net/2025/07/28/lecole-unique-ou-labetissement-par-lideologie/

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