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Accord universel pour le laxisme monétaire : « tempête parfaite » à l’horizon, par Marc Rousset.

La Bourse de Paris a clôturé, vendredi, en baisse de 0,46 %, mais a affiché sa meilleure performance depuis cinq mois en bondissant de 7,98 % sur la semaine, suite à la perspective d’une entrée de  à la Maison-Blanche avec une majorité sénatoriale républicaine pour paralyser ses actions malfaisantes en économie. Une victoire à la Pyrrhus avec retour au blocage qu’a connu Obama.

Trump a perdu, avec un très faible pourcentage d’écart, Biden ayant axé sa campagne sur le thème du Covid-19, de faible importance pour l’avenir d’une nation : la peur de mourir des Occidentaux individualistes.

Le Standard & Poor’s et le NASDAQ ont regagné cette semaine, eux aussi, respectivement 7 % et 9 %. Le VIX, l’indice de la peur, a reculé de 30 % à Wall Street. La vague bleue annoncée n’a pas eu lieu et le Sénat républicain divisera probablement par deux les 2.000 milliards de dollars d’aides de relance évoqués par Joe Biden. Son « Green Deal » est aussi déjà mort : un plan de 1.700 milliards de dollars visant à installer 500 millions de panneaux solaires, 60.000 éoliennes, sera taillé en pièces par le Sénat.

La limitation des réformes envisagées par les démocrates évitera un plus grand dérapage des finances publiques, soit moins d’impôts pour les entreprises et les particuliers. La dette fédérale s’envolera beaucoup plus lentement. Cela signifie que la croissance sera anémique et qu’il ne restera plus que la Fed, aux États-Unis, pour injecter rapidement encore plus d’argent dans le système. La Fed ne va pas toucher à son taux directeur de 0 – 0,25 % et son président Powell a déclaré qu’il est toujours prêt à inonder le marché de liquidités. Les bulles à Wall Street ont donc encore de beaux jours devant elles, le NASDAQ ayant déjà progressé de 160 % depuis l’élection de Trump en novembre 2016.

Dans un contexte tout à fait différent, le laxisme monétaire va aussi s’imposer de plus belle à la BCE car les faucons menés par le président de la Bundesbank Jens Weidmann ont tout simplement capitulé. Il a exprimé, pour la première fois, son accord sur les mesures exceptionnelles tout en mettant en garde les gouvernements contre la politique de financement à bas coût avec endettement trop élevé si l’environnement économique évolue (hausse des taux). Jens Weidmann a pu déclarer : « Il est important que la politique monétaire reste expansionniste car la dégradation économique pèse sur les perspectives d’inflation et un manque de liquidités dans le système financier pourrait dangereusement aggraver la crise. »

On est donc bien parti, en zone euro comme aux États-Unis, pour l’argent gratuit en quantité illimitée avec des bulles pour tous les actifs, mais cela signifie tout simplement que la catastrophe est au bout du chemin et que même les Allemands, qui ont connu l’écroulement monétaire de 1923, ne peuvent plus l’arrêter. Mais pour l’instant, il est vrai, c’est le spectre de la déflation qui menace la zone euro (-0,3 % à fin septembre pour les biens industriels).

En Grande-Bretagne, sur le chemin du Brexit, rebelote ! La Banque d’Angleterre va augmenter de 120 milliards de  sterling son assouplissement monétaire quantitatif, afin de poursuivre son programme à un rythme de 60 milliards par trimestre jusqu’en 2021. Et, selon The Telegraph, elle envisagerait d’utiliser, elle aussi, des taux d’intérêt négatifs. Toutes les monnaies s’écroulent en même temps ; c’est pourquoi les parités de taux de change évoluent peu. La ruée vers l’or et l’argent continue, partout dans le monde, tandis que les PIB baissent et que les masses monétaires augmentent.

Quant à la France, son gouvernement technocratique commet une grave erreur en fermant la plupart des commerces de proximité, ce que ne fait pas la réaliste Allemagne, ce qui augmentera encore davantage le désespoir, la ruine des classes moyennes ainsi que le déficit public prévu, à fin 2020, de 300 milliards d’euros, soit 15 % du PIB. Le FMI nous conseille de réduire dès que possible nos dépenses publiques, puisque la dette va atteindre 120 % du PIB, fin 2020. Un million d’emplois auront été perdus en 2020, avec un taux de chômage record prévu entre 11 %, selon la Banque de France, et 13,7 %, selon l’OCDE.

Les Français vivent avec le risque sanitaire du Covid-19, « une bombe financière à retardement », selon Éric Woerth, le risque du chômage, l’insécurité quotidienne et le risque terroriste islamiste. C’est ce que les Anglo-Saxons appellent la « tempête parfaite ».

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