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Ajouter du bazar à la panique : coup de gueule d’un petit élu de contact

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Le  dans le Var, annoncé le 8 janvier pour effet au 12, est la démonstration d’un manque de méthode et de respect des élus ou, du moins, de procédures fiables.

Le gouvernement prend des décisions, couvertes par un décret, et les annonce en conférence de presse. Le préfet concerte et énonce des mesures de couvre-feu, après que les maires nous ont annoncé que le Var était épargné par ces mesures. Le samedi 9, nous découvrons par la presse la décision du préfet. Adjoint sécurité, je me précipite sur le site de la préfecture du Var et j’y découvre les consignes générales appliquées au département, non sans remarquer qu’il s’agit des mesures du préfet du Haut-Rhin dont on a oublié de supprimer l’origine lors d’un copier-coller. En revanche, l’arrêté, pièce légale nécessaire, ne parvient que le 11 au soir pour exécution le lendemain après que deux lettres de la préfecture, dont nous devons accuser réception, donnent des consignes et des ordres d’exécution.

Comment la commune peut-elle informer, contrôler l’application un week-end suivi d’un jour de fermeture des magasins ? Comment accepter des ordres qui ne soient pas justifiés par la pièce légale qui les justifie, appelé « arrêté » ? Ainsi, les forces de l’ordre reçoivent l’ordre de verbaliser avant que la justification ne soit produite.

Sans revenir sur l’amateurisme du gouvernement, que d’aucuns expliqueront mieux que moi, une question de fond se pose : sans chercher à désigner de coupable, force est de constater que les méthodes de travail de l’État et de ses services sont dans le mode panique, à mon sens non pas du fait du gouvernement mais de ses plus hauts fonctionnaires, non pas du seul fait de ses commanditaires mais par l’évolution du service du gouvernement et de la carrière au détriment du service de l’État, c’est-à-dire de l’intérêt général. Le carriérisme et l’intéressement des fonctionnaires a-t-il, petit à petit, transformé les serviteurs nobles en esclaves intéressés ? Cela devient problématique, la notion économique primant sur la notion de service depuis la loi Giraud de 1994 imposant à l’État de compter en entreprise. Cette loi a peut-être limité des gaspillages, mais elle a livré la gouvernance de la France au lobbyisme, à la corruption ou aux conflits d’intérêts et à la vente des bijoux de la couronne.

Alors, oui, le petit élu en a assez d’être pris pour le supplétif d’un État jacobin, mais il affirme que le jacobinisme n’est possible que si l’État et ses services sont compétents, désintéressés et neutres. Ce n’est plus le cas, le foutoir est généralisé, d’aucuns en profitent : Enedis et Linky (présenté comme obligatoire avec la bénédiction de l’État), la découpe des services publics, le traitement de l’eau, la gestion des déchets. Ce n’est pas une crise sanitaire, économique et sociale, c’est la fin d’un système, la mort de la France protectrice et nourricière, contre la peur au ventre plein de ses habitants, qui, isolés, ont trop à perdre pour enfin réagir.

Philippe Bonnet

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