Le plus éprouvant pour qui se réclame de l’esprit français, l’esprit cartésien fondé sur le bon sens et la liberté raisonnable, c’est de ressentir l’impression de vivre dans un pays qui devient fou. On croit se trouver dans la peau d’un personnage de la pièce de Ionesco où tout le monde devient Rhinocéros sauf un original qui est le seul à avoir gardé le sens commun. Ce sentiment est d’ailleurs objectivement confirmé par l’explosion des troubles psychologiques dans notre pays où les services psychiatriques commencent à être eux-aussi débordés : anxiété, comportement alimentaire, troubles cognitifs, addictions, tentatives de suicide ou épisodes dépressifs.
Il faut rappeler que les Français étaient avant le covid-19 déjà les champions du monde de la consommation de psychotropes. Dans son film “Mon oncle d’Amérique”, Alain Resnais s’était nourri de la lecture d’un neurobiologiste, Henri Laborit, qui montrait notamment comment des rats soumis au stress de contraintes contradictoires pouvaient être totalement inhibés et développer des pathologies somatiques. On peut se demander si les Français enfermés dans leur cage covidienne et par ailleurs de plus coincés dans un réseau de pressions absurdes ne ressemblent pas à ces animaux. Dominique Moïsi disait récemment que si l’Asie était guidée par l’espoir fondé sur son expansion économique et politique, l’Occident, lui, était animé par la peur, l’Europe en particulier, et la France à l’extrême pourrait-on ajouter.
Un peuple pour jouir d’une bonne santé mentale doit cultiver une certaine fierté de soi et avoir confiance en l’avenir. La liberté que chacun ressent contribue à cette foi dans le futur, pour autant que dans de nombreux domaines la possibilité de choisir soit réellement offerte aux personnes et que les projets gouvernementaux soulèvent une espérance collective. Il se peut que les déclamations incantatoires autour de son projet du candidat Macron aient été entendues par certains de la sorte. Quatre plus tard, comme l’écrit Onfray, nous nous retrouvons sur la nef des fous. Alors, certes tous les Français sont sur le même bateau, mais il y a ceux qui deviennent fous et il y a ceux qui rendent fous, il y a le peuple qui rame et il y a ceux qui sont sur la passerelle de commandement : l’oligarchie des communicants et des sachants, avec ses politiques, ses journalistes, ses spécialistes, ses savants et ses juristes, sans oublier ses hauts fonctionnaires qui bombardent l’équipage et les passagers d’ordres confus et contradictoires qui font que le navire ne quitte pas la mer des Sargasses, et que le moral se lézarde, avant de s’effondrer.
L’une des libertés les plus chères au coeur de l’homme moderne est celle d’aller et de venir, cette faculté de déplacement que le progrès technique a multiplié de manière fabuleuse. La peur de la pandémie et la peur du réchauffement climatique s’additionnent pour rabougrir cette liberté : interdiction de sortir au-delà d’un certain horaire, interdiction de voyager au-delà d’une certaine limite, interdiction de franchir la frontière, et obligation de se munir d’un document pour justifier qu’on a le droit limité de s’affranchir de la règle. En même temps bien sûr, rien ne s’oppose vraiment à ce que dans l’autre sens, des étrangers franchissent la frontière, se déplacent sur le territoire, déploient des tentes place de la République, et tout cela sans papier. On stigmatise les odieux opposants aux migrations illégales, mais on félicite le sympathique passeur montagnard. Si l’un de ces clandestins arrêté de multiples fois, récidiviste muni d’un casier long comme le bras, s’en vient à tuer, à violer, à mutiler à vie celui ou celle qui a eu le malheur de se trouver sur son chemin, c’est manifestement la victime qui aurait dû rester chez elle.
Madame Pompili est l’un de ces ministres qui tracent leur carrière d’un reniement à l’autre, mais avec un ego gonflé à bloc. Quand on l’écoute, c’est “moi, moi”, et encore “moi”. “, “Moi, ce que je veux, “Moi, mon rôle”, “ma politique” jalonnent sa récente intervention sur le plateau de France Inter associé au Monde… A l’entendre, les Français se retrouvent en maternelle. La loi “Climat et résilience” qu’elle mijote porte mal son nom. Le résilient est celui qui retrouve son équilibre et son autonomie après avoir traversé une crise. Là, c’est le contraire : sous prétexte d’un réchauffement climatique sur lequel, pour autant qu’il existe, la France n’a qu’un poids minime, le régime va être : restrictions, interdictions, obligations, punitions mais bien sûr accompagnement, maternage… Dans 35 agglomérations, soit pour 50% des Français, plus de voiture en ville, le tout contrôlé par des radars qu’elle annonce avec un plaisir évident. Mais qu’on se rassure, il y aura une aide au covoiturage, aux transports en commun et au vélo… Pour ces aides, comme pour le reste, ce sera “quoi qu’il en coûte”… L’écologie d’abord, puisque c’est son ministère. La santé et l’économie ne sont pas de son ressort. L’écologie et la lutte contre l’extrême-droite sont ses priorités. La France n’est pas son sujet !
Dans un autre genre, Mme Pulvar a donné une idée de l’absurdité idéologique où nous a conduit le politiquement correct. Le racisme était sorti par la porte, celle de la science. Il rentre par la fenêtre de gauche, celle de l’idéologie. On avait appris à ne plus faire de différence entre un noir et un blanc, puis on nous avait ensuite enseigné à discriminer positivement, c’est-à-dire à “faire plus” pour le noir, censé être désavantagé. Maintenant on en arrive à discriminer carrément le blanc, à interdire sa présence, à l’obliger à se taire. Quand le blanc discrimine, c’est du racisme, et c’est mal. Quand c’est le noir, c’est du racialisme, et ce n’est que justice !
Il est vraiment temps de remettre les choses à l’endroit. Il est plus que temps de remettre le cap à droite, vers le bon sens, vers la résilience de l’esprit français !
https://www.christianvanneste.fr/2021/03/30/remettre-les-choses-a-lendroit-les-idees-a-droite/