A moins d’un an de la prochaine présidentielle, Edouard Philippe sort du bois et prend date avec la publication d’un livre (en collaboration avec son ami et conseiller, Gilles Boyer) sur ses « années à Matignon » mais dont l’objectif réel ne trompe personne. Surtout pour un fidèle d’Alain Juppé ! Cet ouvrage s’intitule sobrement « Impressions et lignes claires« . Tout un programme… quand on a comme objectif de devenir calife à la place du calife.
Et comme toujours, dans un tel schéma, l’ex-Premier ministre d’Emmanuel Macron pérégrine de plateaux télé en antennes de radio pour vendre sa marchandise. Ainsi, pas plus tard qu’aujourd’hui, il était l’invité du grand entretien dans la matinale de France Inter (https://www.franceinter.fr/emissions/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-07-avril-2021).
Quant à la presse écrite officielle, elle fait évidemment ses choux gras de cette future guerre des imposteurs. « Loyal ou Rival ? » titre Libération résumant ainsi la position ambigue d’Edouard Philippe pendant la tournée de promotion de son livre. Le Monde, quant à lui, publie un article sur le même thème sous le titre « Présidentielle 2022 : le jeu « ambigu » d’Edouard Philippe agace les macronistes » en expliquant « . Pour la sortie de son livre, l’ancien Premier ministre profite de chacune de ses interventions médiatiques pour proclamer « sa très grande liberté de ton et de pensée ». » Du Juppé tout cru ! Ce qui se traduit pour ceux qui savent par
L’imposture Philippe
Le Monde explique qu’il ne « souhaite pas l’échec » d’Emmanuel Macron, mais place ses pions, ses tours, ses fous… (…) Edouard Philippe se dit « extrêmement » loyal à l’égard du président de la République et en même temps « complètement » libre.
Le Monde rappelle aussi qu’interrogé « sur une phrase qu’il aurait tenue en privé à propos de l’élection présidentielle de 2022 – « Je ne serai pas candidat, sauf si peut-être Emmanuel Macron ne l’était pas » –, le juppéiste a mollement esquivé : « Je ne suis pas sûr de l’avoir dit publiquement. » » Et, là, nous sommes
Morts de rire !
Libération fait la même analyse : « A un an de la présidentielle, l’ancien Premier ministre sème le doute sur ses ambitions nationales et semble jouer avec les nerfs des marcheurs mais aussi de son ancienne famille LR, tout en affichant une loyauté de façade à Emmanuel Macron.«
« Comment nier que le premier cercle du chef de l’Etat a des raisons valables de s’inquiéter ? D’abord, il n’a pas oublié que Macron s’est lui-même organisé dans le dos de François Hollande en 2017. Il s’agirait de ne pas se faire avoir après avoir eu. » ajoute Libération.
Car, en vérité, pourquoi parlons-nous d’une vraie-fausse rivalité ? Tout simplement parce que cette dernière existe VRAIMENT et même depuis le début du quinquennat d’Emmanuel Macron. Edouard Philippe a toujours nourri une grande, une très grande, ambition et son sacre, en 2017, lors de sa désignation par Emmanuel Macron comme Premier ministre, lui a donné le sentiment d’approcher de près, de très près, le sommet du pouvoir. En d’autres termes, ce que son mentor, Alain Juppé n’avait pas réussi à faire en 2016, Edouard le ferait le moment venu… et il serait calife à la place du calife.
Mais alors, pourquoi s’agit-il simultanément d’une fausse rivalité ? D’abord, bien sûr, parce que la place n’est pas encore vacante et que Emmanuel Macron n’a probablement aucun désir d’abandonner son projet de candidature en 2022. Pour que ce soit le cas, il faudrait des circonstances exceptionnelles… qui seraient aussi contraires au projet d’Edouard Philippe. Même une colossale montée en puissance de Marine Le Pen ne suffirait pas à trancher ce dilemme.
Et, dans le cas où l’alignement des planètes deviendrait, de façon inattendue, favorable à la candidature Philippiste et irait jusqu’à l’élection de l’actuel maire du Havre, ne vous faites aucune illusion :
TOUTES LES CALAMITES POLITIQUES, SOCIALES ET CULTURELLES QUI S’ABATTENT SUR NOTRE MALHEUREUX PAYS DEPUIS DES DECENNIES CONTINUERAIENT À LE RUINER.
Car, comme nous l’aurait rappelé le bon vieux Jacques Duclos, Edouard Philippe et Emmanuel Macron… c’est
blanc bonnet ou bonnet blanc !