À l’occasion du sommet social européen qui se tient à Porto, Emmanuel Macron apparaît en direct sur BFM. Il est content. Oublié, les retards à l’allumage de la France en matière de vaccination, ce fut le fait de l’Union européenne. Une Europe dont il faut louer la lenteur, car elle profita aux… aux autres ! L’enfumage est de taille.
De France il n’est plus question : « Pourquoi on a été plus lents que d’autres ? Parce qu’on a tout de suite été ouverts », affirme-t-il. Il y a du « on » dans l’air. L’homme est président du « Onland ».
Et Emmanuel Macron d’expliquer pourquoi il est fier que l’Union européenne n’ait pas été performante : « Sur les 400 millions de vaccins produits par l’Europe depuis le début de la crise, nous en avons exporté 200 millions. » Nous fûmes d’une bonté !
« Quand on a comparé les Britanniques et l’Europe en disant “Regardez les Britanniques, ils vont beaucoup plus vite”, c’est parce que nous étions ouverts et que nous n’avons pas procédé comme les Américains qui ont gardé pour eux-mêmes tout ce qu’ils ont produit au début. »
Ce gouvernement américain qui eut le culot de se préoccuper d’abord de la santé de ses concitoyens… Quelle mentalité !
« Nous avons été plus généreux que les autres réunis », se félicite Emmanuel Macron. « Si je compare l’Union européenne, les Britanniques, les Américains, nous sommes, de loin, ceux qui avons le plus exporté de doses produites sur notre continent. »
Outre l’inertie française dissimulée derrière une supposée responsabilité européenne, la défaite est ici vantée pour son efficacité à faire gagner les autres. La déroute en chantant. Waterloo pour exemple. Napoléon n’a-t-il pas gentiment contribué à la victoire de l’Angleterre ?
En toute impudeur (ou inconscience), Emmanuel Macron fait l’éloge de cette générosité mondialiste qui freina la campagne de vaccination dans les pays européens. Les bons samaritains de Bruxelles étaient à la manœuvre. De retard français il n’est pas question. Le lyrisme est de mise. Il fut l’abbé Pierre du reste du monde. Alléluia ! Dans les locaux d’En marche !, des guérisons spontanées du Covid-19 se produisent. Par simple écoute du discours macronien, des malades français se rétablissent. Sa bonté rejaillit sur les hôpitaux. La pandémie enfin vaincue par des injections massives de bons sentiments. Ouf ! Il était temps.