"Il n'y a plus de Vendée, elle est morte sous notre sabre libre, avec ses femmes et ses enfants. J'ai écrasé les enfants sous les sabots des chevaux, massacré les femmes qui n'enfanteront plus de Brigands (logique !). Je n'ai pas un prisonnier à me reprocher, j'ai tout exterminé !"
Qui ne connaît et ne répète à l'envie cette phrase célèbre tirée du rapport que fit Westermann à la Convention ? Il faut préciser que le général avait pour secrétaire un nommé Crétineau-Joly qui a pris quelques libertés avec les faits se montrant plus acharné royaliste que historien. Il fera de même avec Merlin et les journaux que les Vendéens n'ont pas le temps d'imprimer. Ces mensonges donnent des idées ; un écrivain spécialiste des Guerres de Vendée ne parle-t-il pas du camp de concentration du Marillais près de Saint Florent le Vieil ? (j'avais dénoncé ces mensonges à Sylvie Dutot la charmante rédactrice en chef de "Histoire Magazine" dans une longue conversation téléphonique de 47 minutes et m'étais fait traiter de "contre-productif"!).
Est-ce à Crétineau-Joly que l'on doit aussi les noyades mixtes de Nantes organisées par Carrier ? Un homme une femme, de préférence nus, attachés serrés ; voire un prêtre face à une religieuse, ou un homme attaché avec sa fille à genoux à hauteur de son sexe, quant ce n'est pas une mère attachée nue avec son fils à genoux devant elle, le visage contre son ventre. Légendes reprises par un site orléaniste.
On est plus en face de fantasmes de pervers que devant une simple lucidité : la noyade est un procédé rapide d'élimination de personnes (politiquement inassimilables comme l'écrit Soboul dans son ouvrage sur la révolution), économique (une sapine de 100 personnes coûte moins cher que 20 guillotinés ou fusillés). Cela se fait discrètement, la nuit de préférence, du moins au début. Il a pu y avoir des actes de sadisme, c'est évident de la part des Lamberty, Pinard et autres, mais ce ne fut pas une généralité.
C'est un peu comme le discours de Clémenceau sur la révolution qui est un tout y compris les cierges enfoncés dans les orbites des révoltés massacrés ! De préférence des cierges pascals, car plus c'est gros mieux ça passe ! (Alors qu'au lieu de répéter les bruits de plomberie il suffit d'aller sur le site de l'Assemblée nationale et y trouver le discours du Vendéen anti calotin).
Donc hier, en temps et en heure (vers 14 H) moment de souvenir devant le monument dit des Vendéens (alors que l'Armorique est étroitement associée à la Vendée sur la plaque en bronze du monument). Dans ce tombeau des centaines d'ossements de ceux tombés pendant la Bataille de Savenay les 22 et 23 décembre 1793. Cette bataille fit des milliers de victimes côté Révoltés et une centaine chez les Bleus commandés par Marceau (et non par Westermann comme vu sur certains sites).Les Chouans avec Georges Cadoudal et Pierre Mercier la Vendée s'échapperont vers le Morbihan en passant le Blavet au dessus de Pont-Château ; grâce au remarquable Jean Legland, passeur, plus de deux mille Vendéens en plusieurs semaines pourront, à partir de Rohars, passer la Loire et retrouver le sol natal. La répression des survivants par les Bleus sera féroce et sans pitié.
A quelques kilomètres, l'abbaye de Blanche Couronne, qui servit d'asile provisoire à quelques rescapés et dont les bois environnants furent le tombeau, est en pleine restauration. La moitié du toit de l'abbatiale a déjà retrouvé une couverture de bon aloi et le logis est très avancé en restauration.