Il ne manquait plus à CNews que la bénédiction de l’archevêque de l’audiovisuel… c’est chose faite. Dans une interview, Monseigneur Michel Drucker a oint de son cirage miraculeux quelques figures incontournables de la chaîne. Au cours de l’émission « L’Instant Deluxe », d’un geste auguste, l’inamovible animateur a procédé à l’élévation de Pascal Praud, Sonia Mabrouk, Jean-Marc Morandini et Éric Zemmour au rang de bienheureux. Quittant ainsi le camp des pestiférés, les journalistes concernés se voient coiffés d’une auréole lumineuse à faire pâlir tous les saints de BFM.
Le vent tourne et Michel Drucker en est l’indicateur de direction. De son flair infaillible, il fait ainsi passer ces personnalités du statut de « maudit » à celui de « normal ». Les voilà admis autour du feu de bois sur lequel brûle le conformisme figé de France Télévisions. La vieille télé n’est plus et c’est l’un de ses piliers ancestraux qui, paradoxalement, le proclame implicitement.
En ce monde pétri de bien-pensance et de chasse aux sorcières, être admiré de Michel Drucker est un passeport, un viatique pour la rencontre avec la vraie popularité. Sur le revers de veste des heureux élus, le label « testé et approuvé par M.D. » est désormais apposé. Éric Zemmour, fier comme Artaban, Pascal Praud, rose de confusion, Sonia Mabrouk « Ah non, fallait pas »…
« Vivement dimanche », sur France 2, ou « Vivement Zemmour », sur CNews ? Michel Drucker n’aurait nul besoin de sortir de son canapé rouge. Des déménageurs se chargeraient du transfert. Dans la nuit. Ni vu ni connu. Dans son sillage, des millions de téléspectateurs retrouvant le simple bon sens dont on les avait privés. Une fuite massive du politiquement correct. L’exode. Ah, monseigneur, est-ce une apparition ? Je le vois comme si vous y étiez.
Jany Leroy