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Le culte solaire2/2

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Stonehenge et l'Olympe

Stonehenge a été construit vers 2000 avant notre ère et a été transformé et complété au moins 2 fois pendant l'Âge du Bronze. D'après la tradition celtique, le Mage Merlin y aurait officié et le Roi Arthur aurait livré sa dernière bataille dans les environs immédiats du temple. Les légendes nous parlent aussi du retour cyclique du dieu solaire Apoll, qui séjournerait tous les 19 ans à Stonehenge. Mais est-ce une légende ? Non. Car à la fin de chaque cycle de 19 ans calendrier lunaire et calendrier solaire se confondent.

Des calculs effectués par ordinateur ont démontré que le site du temple de Stonehenge était en fait un instrument de mesure astronomique géant et, même en comparaison des moyens actuels, un instrument très précis. L'axe du site indique très nettement le point du lever du soleil au moment du solstice d'été. Le cercle des 48 pierres sert à mesurer les mois. Le cercle des 30 pierres à déterminer les subdivisions du jour. Et les 21 pierres restantes à observer le mois de l'année bissextile. Si l'on multiplie le nombre des pierres entre elles, on obtient le chiffre de 1461. Une année compte 365 jours 1/4, tous les 4 ans vient une année bissextile et 4 années ont ensemble 1.461 jours !

À proximité immédiate du temple solaire, les archéologues ont découvert une sorte de piste de course ou de stade, dont le schéma de base ressemble étonnamment à celui des stades grecs. Ce qui nous permet d'émettre l'hypothèse qu'à Stonehenge, on organisait tous les 4 ans une fête qui durait 5 jours, couplée à des combats sportifs et rituels. Les Jeux Olympiques traditionnels ont eu lieu pour la première fois à Olympie en 776 avant notre ère (premières listes de vainqueurs historiquement attestées), ensuite tous les 4 ans au moment du solstice d'été. Pendant 5 jours le force des participants se concentrait dans les joutes sportives. Pendant les 13 premières olympiades, seule la discipline de la course était autorisée. Les Jeux Olympiques étaient à cette époque des fêtes symboliques et des concours rituels, que l'on organisait aux jours où le soleil déployait le plus fortement sa puissance. On peut donc parfaitement émettre l'hypothèse que les Jeux Olympiques étaient à l'origine des fêtes solsticiales. Leur tradition s'est perpétuée, avec des interruptions, et remonte à environ 4.000 ans.

L'avenir solaire

Pour pratiquer le culte solaire, il est nécessaire de détenir un savoir astronomique, astrologique et cosmographique, car les actes rituels des cérémonies du cycle annuel sont ancrés très précisément dans les événements cosmiques. Culte et rituels ne font pas que répondre passivement aux actions du cosmos et du monde mais exigent une participation active aux constellations de forces qui régentent l'univers. Le culte solaire est dans ce sens un culte moniste qui allie les éléments de la religiosité naturaliste à ceux de l'intelligence rationnelle en un tout cohérent, dont les composantes correspondent aux connaissances scientifiques. La vénération du soleil ne satisfait pas seulement nos aspirations à trouver causalité et raison, mais apaise aussi les besoins les plus profonds de notre psyché et de notre sentimentalité.

Observer et honorer le soleil : c'est une des questions centrales, sinon LA question centrale, de la survie de l'humanité. La force et l'énergie du soleil feront croître plantes et animaux dans l'avenir comme depuis l'éternité. Mais il y aura mieux : par le truchement des cellules solaires et des collecteurs d'énergie solaire, on pourra accumuler et stocker de l'électricité et de la chaleur, sous forme de gaz hydrogéné. La force divine du soleil et la capacité des hommes à utiliser cette énergie, permettront de passer d'un approvisionnement énergétique centralisé, très dangereux (l'énergie nucléaire), à un approvisionnement énergétique écologique et décentralisé. Il reste à espérer que le potentiel de l'énergie solaire soit exploité, convivialement, pacifiquement et écologiquement et que nos sociétés, dans l'avenir, pourront se passer des appareils policiers et des systèmes de surveillance que nous a imposé l'industrie nucléaire.

Au-delà de sa signification technologique et physique, le soleil demeure envers et contre tout la source directe d'énergie pour toute vie organique. Le soleil, en tant que donateur d'une énergie en rayons indispensable à toute vie, symbolise la force du divin qui anime les rythmes de la vie. La trajectoire de la terre dans le cosmos et l'intensité des rayons du soleil déterminent les saisons et, partant, la fertilité des champs. Le soleil est pour nous le symbole du principe premier, pur et rayonnant, qui s'offre sans le moindre égoïsme pour que d'autres croissent. Le message solaire jette les bases d'un développement éthique et religieux de l'homme et de son esprit. « L'impression totalement spiritualisée que suscite en nous la lumière et le soleil éveille en nous le souhait d'aller toujours plus haut, et, simultanément, l'impression de bien-être corporel que nous transmet le chaleur du soleil, provoque une intensification et un élargissement de la vie physique » (2). Notre vénération s'adresse à la plus intense des forces cosmiques, au plus haut symbole du spirituel, au symbole de l'amour et de la facette lumineuse de l'homme. Le rituel solaire sera donc toujours un culte du soleil et de la lumière, indépendamment des circonstances, que nous fêtions, le jour du Jul, la naissance du nouveau soleil ou que nous accompagnions un ami sur le chemin d'un autre monde...

Le caractère naturaliste des rituels païens fait découvrir à l'homme de nouvelles formes, plus dignes, de religion, dépassant le monothéisme abstrait, avec ses rites tournés vers l'au-delà. Un jour peut-être, quelqu'un aura l'idée de rebâtir un temple du soleil, en s'inspirant de l'esprit du culte solaire. Un temple néo-païen, en pierre, en bois ou en arbres vivants... Peut-être...

Björn Ulbrich, Combat païen n°12, 1990.

(extrait de Im Tanze der Elemente : Kult und Ritus der heidnischen Gemeinschaft, Arun-Verlag, Vilsbiburg)

Notes :

  1. Jan De Vries, Altgermanische Religionsgeschichte, Berlin, 1970, Bd. I, 3. Aufl.
    (2) Julius Evola, Magie als Wissenschaft vom Ich, Ansata, Interlaken, 1985.

http://www.archiveseroe.eu/tradition-c18393793/70

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