Le garde des Sceaux comparaissait, vendredi 16 juillet, devant la Cour de justice de la République pour des soupçons de prise illégale d’intérêts liés à ses activités d’avocat.
Il a été mis en examen pour prise illégale d’intérêts par les magistrats de la Cour de justice de la République (CJR) chargés d’enquêter sur de possibles conflits d’intérêts avec ses anciennes activités de pénaliste, ont annoncé ses avocats.
Un interrogatoire de près de six heures
« Ses explications n’ont malheureusement pas suffi à renverser cette décision prise avant l’audition. Nous allons évidemment désormais contester cette mise en examen », selon l’un des avocats du ministre, Christophe Ingrain, qui va déposer une requête en nullité.
Cette mise en examen, à l’issue d’un interrogatoire de près de six heures, est inédite pour un ministre de la Justice en exercice. « Éric Dupond-Moretti a réagi très sereinement et très calmement », a ajouté Me Christophe Ingrain, indiquant que le ministre ne faisait pas l’objet d’un contrôle judiciaire.
Dans cette affaire, l’ancien avocat est soupçonné d’avoir profité de sa fonction de ministre « pour régler ses comptes avec des magistrats avec lesquels il avait eu maille à partir quand il était avocat, ce qu’il réfute », explique France Info.
Plaintes des trois syndicats de magistrats et de l’association Anticor
La CJR a ouvert, en janvier, une information judiciaire pour prise illégale d’intérêts à la suite des plaintes des trois syndicats de magistrats et de l’association Anticor dénonçant des situations de conflits d’intérêts dans deux dossiers.
Sur les réseaux sociaux les réactions n’ont pas tardé, rappelant notamment les propos d’Emmanuel Macron en 2017 : « Un ministre doit quitter le gouvernement s’il est mis en examen. »