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Adieu pots de colle, affiches et pinceaux…

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Patrick Parment

C’est peu dire que la révolution informatique a bouleversé nos mœurs. Et notamment en politique. Faire campagne aujourd’hui, qu’est-ce que cela signifie ? Hier encore, c’était une partie de plaisir et souvent aussi de rigolade quant à la nuit tombée on préparait nos pots de colle, nos pinceaux et le paquet d’affiches qu’on allait coller sur les murs dans les endroits les plus improbables. La nuit appartenait à cette race très particulière des colleurs d’affiches… politiques.

Et l’on prenait un malin plaisir quand on tombait sur nos adversaires qu’on pistait pour virer leurs affiches et mettre les nôtres à la place. Bon, parfois y avait du baston dans l’air, notamment avec les cocos ou les nervis gaullistes, souvent complices ces bandes de salopards. Il est même arrivé que des flics, apeurés, nous braquent  à défaut de nous enchrister au poste de flics le plus proche. La tâche accomplie – sachant que la durée de vie d’une affiche dépassait rarement 24 heures – notre grand plaisir était de trouver un bistrot ouvert vers les 6 heures du matin, pour s’offrir un copieux petit déjeuner. Et faire le bilan de la nuit. D’être militant, ça vous formait un mec et c’était une excellente école qui venait en complément de celle, très officielle, qu’on fréquentait la plupart d’entre nous. Mais pas que. Ca a forgé aussi des amitiés indestructibles et plus encore les carctères.

Mais, c’était hier. En l’espace de vingt ans, avec la révolution informatique, le militantisme a pris un drôle de coup de vieux. Plus question d’affiches et de baston, plus de séjour au commissariat, le militantisme n’est plus une confrérie, ce lieu viril où se forgeait les amitiés. Non, aujourd’hui on cherche des petits génies en informatique, car c’est sur Internet que tout se passe. D’ailleurs, il n’est plus possible de coller des affiches – notamment sur les pubs comme nous le faisions – car c’est désormais interdit.  Et puis aujourd’hui les mômes sont branchés sur leur Iphone qui leur sert de béquille de vie.  Désespérant mon cher Watson, on appelle ça le progrès ! D’ailleurs, je le lis dans la presse, les jeunes ne votent plus : 82% d’abstention chez les moins de 35 ans. Force est d’avouer qu’on les comprend nos petits jeunes. Connaissez-vous un parti capable de susciter l’enthousiasme ? Quand on voit les tronches d’un Chirac hier, d’un Hollande, du nabot Sarkozy et du « genré » Macron, on se dit qu’au pays de Montesquieu et de Tocqueville, les politiques ont déserté les bancs.

Tout se joue désormais sur ce que l’on appelle les réseaux sociaux. C’est-à-dire ces bazars qui traînent sur Internet et auxquels sont accrocs les jeunes. Ca s’appelle Instagram, Tik Tok, Fessebouke, j’en passe et des meilleurs. Autrement dit, la mort de la politique en tant qu’organisation chargé de fournir du rêve aux citoyens de la planète démocratie. Et surtout la mort du Politique en tant que vision du monde et de l’avenir du pays et du peuple auxquels on appartient. Les programmes des partis sont tristes à mourir. Hier encore au RPR, pour vous donner un exemple assez récent, pour bâtir un programme on réunissait une équipe d’énarques sous l’œil torve d’un Alain Juppé qui n’avait pas plus d’idées que l’ancien du SAC qui servait de concierge au siège du parti. Les énarques vous torchaient ça en moins de 24 heures. C’est vous dire. Pas d’idées, pas de jeunes pour les soutenir, pas de militants pour descendre dans la rue et aller au charbon. En un mot comme en cent, la politique c’est devenu chiant ! On comprend mieux pourquoi, les Français préfèrent aller à la pèche !

http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2021/08/13/adieu-pots-de-colle-affiches-et-pinceaux-6331936.html

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