23/08/2021
23 août (Reuters) – La Lituanie a déclaré lundi qu’elle achèverait la construction d’une clôture de 508 km le long de sa frontière avec la Biélorussie d’ici septembre de l’année prochaine afin d’arrêter les migrants qui, selon elle, traversent la frontière en nombre record orchestré par le président biélorusse Alexandre Loukachenko.
La Lituanie, la Lettonie et la Pologne ont signalé une augmentation importante du nombre de migrants arrivant sur leur territoire depuis le Belarus et ont accusé M. Loukachenko de les utiliser pour faire pression sur l’Union européenne afin qu’elle lève les sanctions contre son pays.
“La barrière physique est vitale pour nous permettre de repousser cette attaque hybride, que le régime biélorusse entreprend contre la Lituanie et l’UE”, a déclaré le Premier ministre Ingrida Simonyte.
L’entreprise publique EPSO-G, qui gère les réseaux d’électricité et de gaz de la Lituanie, supervise la construction de la clôture frontalière, qui mesurera trois mètres de haut et sera recouverte de fil barbelé et coûtera au moins 152 millions d’euros, a indiqué le gouvernement.
La semaine dernière, les pays de l’UE ont accusé le Belarus de mener une “attaque directe” en poussant les demandeurs d’asile à franchir sa frontière et, inquiets de la perspective d’un afflux de migrants afghans, ont convenu qu’ils devaient renforcer leurs frontières extérieures à l’avenir.
Depuis le début de l’année, 4 141 personnes sont entrées illégalement en Lituanie, une petite république balte de 2,8 millions d’habitants, selon les chiffres du gouvernement, contre 74 pour toute l’année 2020.
Seules 21 ont traversé depuis le 10 août, date à laquelle la Lituanie a eu recours au refoulement des migrants venant du Bélarus vers l’ancienne république soviétique. Près de 2 000 d’entre eux se sont vu refuser l’entrée sur le territoire durant cette période, selon le ministère de l’Intérieur.
L’UE accuse la Biélorussie de faire venir les Irakiens par avion à Minsk, puis de les pousser vers ses frontières.
M. Loukachenko a déclaré qu’il ne retiendrait plus les migrants en raison des sanctions imposées après l’élection présidentielle contestée de l’année dernière et la répression subséquente des manifestants et des dissidents.