Et sa dernière trouvaille consiste à défigurer l’ancien hôpital Saint-Vincent-de-Paul, dans le XIVème arrondissement de Paris.
Désaffecté depuis onze ans, le site en question doit, d’ici à 2025, voir naître un nouveau quartier sur 3,4 hectares. La Ville de Paris, chargée du projet, a imaginé un vaste ensemble conservant tant bien que mal une partie de l’architecture actuelle du lieu et de ses bâtiments : il comptera essentiellement des logements (600), ainsi qu’une crèche, une école, un gymnase et des commerces mais aussi et surtout un vaste centre d’accueil d’urgence, essentiellement pour les migrants recueillis par la municipalité… La Mairie prétend que ce nouveau quartier respectera des normes « zéro carbone, zéro déchet, zéro rejet ».
Ce projet de transformation provoque depuis plusieurs années l’opposition d’une partie des riverains. Le 3 septembre, une tribune parue dans Le Figaro et signée par 40 personnalités du monde de la culture (Stéphane Bern, Philippe et Sylvain Tesson, Thomas Dutronc, etc…) interpellait la maire de Paris, Anne Hidalgo. Le collectif s’inquiète de la destruction programmée du « quartier d’Apollinaire, Picasso et Hemingway ! », soulignant le risque de densification excessive et l’absence d’espace verts prévus.
Le projet de la mairie de Paris entend intensifier la densification du quartier (1400 nouveaux habitants pourront s’y installer), sans faire sortir de terre des espace vert suffisants. Dans leur tribune, la quarantaine de personnalités indique que « jeudi 2 septembre, le massacre de 32 arbres, naguère plantés par Chateaubriand dans sa propriété, a commencé« . Que prévoit la mairie écolo-socialiste pour apporter de la verdure sur ce nouvel espace habitable ? « Seuls quelques murs végétalisés et quelques arbustes prévus au bord d’un carrefour baptisé « croisée verte » devraient apporter un peu de vert aux locataires et rares propriétaires de cette future « cité Hidalgo« , déplorent-ils.
Chez les habitants aussi, la colère monte. L’Association pour le quartier Saint-Vincent-de-Paul, crée en 2013 et dirigée par Nicolas Gusdorf, a déposé un recours contre le permis d’aménager. Sans succès, étant donné que les travaux ont commencé en 2018 et devraient se terminer en 2023. Aujourd’hui, ce collectif de riverains est composé de 400 membres. Les élus se mobilisent aussi pour trouver des recours. « Pour arriver à 4000m2 d’espaces verts, la Ville compte la moindre plate-bande de gazon devant les immeubles » explique au Parisien Marie-Claire Carrère-Gée, élue (LR) du XIVe arrondissement. À l’Hôtel de Ville, on est largement persuadé d’agir dans le sens inverse. « Le site sera bien plus végétalisé à terme qu’il ne l’est actuellement« , indique au Parisien Fatoumata Koné, président du groupe EELV au Conseil de Paris (avec elle et ses racines sahéliennes… Paris est sauvé !).
Dévolu au recueil et au soin des enfants abandonnés de Paris pendant plus de deux siècles, l’hôpital Saint-Vincent-de-Paul était devenu un véritable établissement pédiatrique et une maternité dans les années 1930 qui fut définitivement fermé en 2011 malgré l’importante mobilisation du personnel et des patients.
Ces dernières années, Les Grands Voisins, une sorte de village solidaire, ont été installés sur le site et comptaient une salle de concerts, un bar, des restaurants, des commerces de proximité, des locaux associatifs et, déjà, un centre d’hébergement d’urgence. Cette expérimentation de « mixité urbaine« , menée entre 2015 et 2020 par l’association Aurore, a poussé la Mairie à la pérenniser pour des raisons purement idéologiques, comme d’habitude : un lieu d’accueil d’urgence de 90 places et une maison relais de 26 logements doivent être installés dans le futur écoquartier.
Ces prédateurs ne savent décidément plus quoi inventer…