Farm to fork est le nom de la déclinaison agricole du Pacte vert européen. Elle vise, d’ici à 2030, entre autres, à pousser à 25 % la part de l’agriculture biologique, à ramener à zéro les importations de soja, à baisser de moitié les usages de pesticides et d’antibiotiques vétérinaires et de 20 % les épandages d’engrais, et à diminuer de 10 % les surfaces cultivées sur le continent.
Tandis que le Parlement européen doit traduire en actes législatifs, dans les prochains mois, la stratégie agricole Farm to fork élaborée par la Commission de Bruxelles, un scandale se fait jour. La Commission avait connaissance depuis plus d’un an de l’évaluation épouvantable de cette stratégie par le bureau de recherche économique JRC, qui dépend d’elle : une dégringolade des volumes de nourriture, mettant l’Europe dans une situation de dépendance alimentaire et détruisant ses points forts à l’export. Un avertissement venant s’ajouter à ceux, similaires, du département américain de l’agriculture, de l’Université de Kiel (Allemagne), et d’une étude de l’Université de Wareningen (Pays-Bas) dont les premiers éléments ont déjà filtré.
La Commission a caché les conclusions de ses propres services aux députés européens alors qu’ils avaient commencé l’élaboration des lois découlant de Farm to kork, dès décembre 2020. Des auditions publiques des parties prenantes ont eu lieu en février 2021. En avril, les commissions agriculture et environnement du Parlement avaient déjà rédigé près de 2000 amendements, qui ont fait l’objet de compromis en juin. Les parlementaires ont travaillé à l’aveugle, privés des travaux décrivant les effets économiques et environnementaux de Farm to fork !
L’étude, dont les conclusions ont fait l’effet d’une bombe, n’a en effet été rendue publique que fin juillet 2021, au cœur de l’été, alors que ce travail parlementaire préliminaire touchait à sa fin. De nombreux éléments indiquent que la Commission européenne a, de façon délibérée, dissimulé les résultats de l’étude controversée pendant un an.
Pour l’euro députée française du PPE Anne Sander : « La manière n’est pas acceptable. Il y a un parti pris. Les sujets environnement priment sur tout ; la Commission est prête à tout pour les faire passer, au détriment de la vision économique, des consommateurs, du revenu des agriculteurs et de la souveraineté. Y compris à donner aux parlementaires des informations biaisées. »
On constate une fois de plus le côté foncièrement nocif du courant écologiste qui souffle sur Bruxelles et la soumission de la Commission aux « environnementaux » dirigée par l’incompétente Ursula von der Leyden.
Article élaboré d’après les informations fournies par Emmanuelle Ducros, l’Opinion 8/10/2021.