Le gouvernement veut garder les Français sous contrôle ! Mercredi, un projet de loi visant à prolonger le passe sanitaire a été présenté en Conseil des ministres. En verrons-nous la fin ?
« L’hiver est propice à une reprise épidémique et de nouveaux variants pourraient apparaître. » Voilà les arguments énoncés par le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, à l’issue du Conseil des ministres du 13 octobre afin de justifier le projet de loi qui venait d’être présenté par le Premier ministre Jean Castex. Un texte qui passera prochainement devant le Parlement et que le porte-parole du gouvernement a détaillé.
Le texte prévoit que le passe soit appliqué jusqu’au 31 juillet et que, « si et seulement si la situation s’aggrave », des décrets pourront être pris pour déclarer « un état d’urgence sanitaire pour 30 jours », avec confinement et couvre-feu, sur tout ou partie du territoire.
Par ailleurs, la lutte contre la fraude au passe sanitaire sera renforcée. Les condamnations pourront aller jusqu’à 75 000 euros d’amende et cinq ans de prison. Des peines particulièrement sévères pour un passe étant présenté comme provisoire.
Promesses non tenues
Aux yeux de Gabriel Attal, il faut « rester vigilant jusqu’à l’été prochain » et « ne jamais rien exclure ». S’il se veut rassurant, jurant que, « à la seconde ou le passe ne sera plus nécessaire, nous serons ravis de le retirer », pas certain qu’il parvienne à convaincre les Français, habitués aux promesses non tenues.
Le 30 avril, Emmanuel Macron assurait par exemple que « le passe sanitaire ne sera jamais un droit d’accès qui différencie les Français. Il ne saurait être obligatoire pour accéder aux lieux de la vie de tous les jours comme les restaurants, théâtres et cinémas, ou pour aller chez des amis ».
Deux mois et demi plus tard, le président de la République imposait cet « outil ».
Fin juillet, Olivier Véran disait que « le passe sanitaire, on y mettra fin à la minute où nous le pourrons. La loi nous autorise à l’utiliser au plus tard jusqu’au 31 décembre ».
Mais, mercredi, Le Canard enchaîné sortait une autre information inquiétante au sujet du ministre de la Santé. Le 6 octobre, celui-ci aurait demandé la désactivation du passe sanitaire pour « les plus de 65 ans et toutes les personnes fragiles » qui n’auront pas reçu de troisième dose sept mois après leur deuxième injection. Un projet qu’aurait validé Emmanuel Macron.
Autrement dit, et comme le clament des milliers de manifestants depuis trois mois, les Français ne semblent pas être au bout de leurs peines. La troisième dose pourrait bientôt être quasi obligatoire, comme c’est déjà le cas en Israël, et la date du 31 juillet 2022 semble tout simplement sortie de nulle part, annoncée pour donner l’illusion que les restrictions finiront un jour. Tout est désormais envisageable, comme un passe sanitaire prolongé ad vitam æternam, et pourquoi pas, très rapidement, un « passe climatique ». Il serait bien étonnant qu’aucun écologiste zélé n’aborde cette hypothèse au moment de l’élection présidentielle qui se tiendra – rappelons-le – avant la date du 31 juillet 2022, détail que semble avoir oublié le gouvernement.
Louis Marceau
Article paru dans Présent daté du 14 octobre 2021