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La France est un bien curieux pays où rien ne changera plus jamais.

File d’attente dans une banque alimentaire en France, pendant la pandémie virale

Peut-être n’en avez-vous pas pris conscience mais notre pays ne peut plus compter que sur un miracle pour se relever et redevenir la lumière du monde. Nous allons essayer de vous en exposer les raisons en partant de la dernière enquête de l’Insee sur l’évolution du taux de pauvreté en France, depuis 2019 (c’est-à-dire au cours de la pandémie au Covid-19) et publiée le 3 novembre 2021.

La conclusion de l’institution officielle de statistiques est pour le moins renversante puisqu’elle parvient à la conclusion que… ni le taux de pauvreté ni les écarts de revenus n’ont augmenté pendant cette période alors que nous avons tous en tête l’image des longues files devant les banques alimentaires et ce chiffre annoncé d’un million de pauvres en plus, sans compter l’explosion des distributions de dividendes aux actionnaires de nos entreprises (https://conseildansesperanceduroi.wordpress.com/2021/08/06/les-dividendes-du-cac-40-ne-sont-pas-pres-de-diminuer/).

Eh bien, sachez que, pour l’institution, tout cela n’était qu’une vue de l’esprit puisque, malgré ce fichu Covid (dont on parle encore), le taux de pauvreté en France (2020) est stable à 14,6 % (pour un taux de 17 % en moyenne de l’Union européenne).

Si ces premiers résultats doivent encore être confirmés par une enquête plus complète qui ne paraîtra qu’en 2022, le directeur général de l’Insee Jean-Luc Tavernier souligne dans un billet de blog que, « les années passées, les écarts ont toutefois été de faible ampleur et n’ont pas conduit à modifier drastiquement le jugement que la première estimation permettait de porter »… Si, si. Et notre première observation est donc forcément celle-ci :

quel heureux pays que le notre !

Mais, dans son enquête, l’Insee souligne la place importante des aides mises en place par le gouvernement dans ce résultat inespéré. « Sans les dispositifs exceptionnels, les inégalités et la pauvreté auraient augmenté entre 2019 et 2020 », note l’institution qui souligne notamment le rôle de l’activité partielle – 8,5 millions de salariés en 2020 – qui a empêché un nombre important de personnes de niveau de vie intermédiaire de basculer dans la pauvreté. De même pour les aides aux travailleurs indépendants. Mais ce sont surtout les nombreuses interventions de l’État dans le cadre du fameux « quoi qu’il en coûte » (autrement dit le creusement d’une dette abyssale) qui, selon l’Insee, auraient permis d’empêcher une hausse de 0,6 point du taux de pauvreté, voire plus.

Et, là, vient alors notre deuxième observation : l’extrême efficacité des nombreux filets de protection sociale mis en place de longue date mais toujours susceptibles de s’accroître en cas de besoin.

Le volet PANEM de l’expression latine PANEM ET CIRCENSES, forgée dans la Rome antique puis développée par Dostoïevski et Renan…

Le directeur général de l’Insee concède que l’enquête ne prend en compte que les seuls revenus déclarés des individus. Il constate aussi un « biais dans la perception de la situation sociale de 2020 », les Français semblant effectivement percevoir une aggravation de la pauvreté qui ne se constate pas dans les chiffres. D’où l’intérêt d’une autre enquête de l’Insee, qui a étudié les comptes anonymisés de 203 000 comptes de La Banque postale, dont les clients sont souvent parmi les plus modestes. Cela permet d’estimer l’impact de la crise sur les revenus informels.

« Une personne qui aurait perdu une source habituelle de revenus non déclarés versés en espèces, probablement invisibles dans les mouvements bancaires, aurait cependant toute chance de devoir tirer sur son compte et de voir son solde courant se dégrader, voire d’être à découvert », explique-t-il. Or, « le déficit de revenus par rapport à ce qui pouvait être attendu a été un peu plus important pour les clients les plus précaires (…) mais pas dans des proportions considérables », note-t-il. Il ajoute que « la proportion des comptes à découvert a été plus faible en 2020 qu’en 2019, même pour les plus bas revenus ».

PANEM, vous dis-je !

Autre indice : les distributions d’aide alimentaire en augmentation de 11 % des volumes et de 7 % pour les inscriptions. « Il s’agit d’une progression sensible, mais pas d’une explosion de ce recours », souligne Jean-Luc Tavernier. À ses yeux, il est plus correct de « penser que certaines situations de pauvreté se sont aggravées à la faveur de la crise, plutôt que de penser qu’une partie importante de la population serait passée en deçà du taux de pauvreté ». La version modernisée du verre à moitié plein par rapport au verre à moitié vide !

Le directeur général de l’Insee invite d’ailleurs à ne pas confondre « l’aggravation de situations de pauvreté et l’accroissement du nombre de pauvres ». Il insiste sur l’importance d’ « accorder aussi de l’importance à d’autres indicateurs comme l’intensité de la pauvreté ». Et, là, on croit rêver.

« L’analyse de la pauvreté ne peut se réduire à celle de la pauvreté au sens monétaire, insiste-t-il. Plus de la moitié des pauvres de par leur revenu ne se déclarent pas en situation de privation matérielle et sociale. Plus de la moitié de ceux en privation matérielle ne sont pas pauvres si on compare leurs revenus au seuil de pauvreté ». Il invite donc à se pencher avec attention sur les résultats de Statistiques sur les ressources et conditions de vie de 2021 qui sera publiée au printemps 2022.

Ajoutez à ces circonvolutions les programmes débilitants de nos chaînes de télévision et autres sites de « streaming » et vous obtiendrez immanquablement l’expression latine citée plus haut dans sa forme complète

PANEM ET CIRCENSES !

Mais, pendant ce temps-là, le CAC 40, indice-phare de la Bourse de Paris, a établi mardi 2 novembre un nouveau record en clôture, à 6 927,03 points, près de 5 points de plus que le précédent. « Il était temps ! », ironise Frédéric Rollin, conseiller en stratégie d’investissement chez Pictet AM. La place parisienne se comporte d’abord par mimétisme avec les marchés internationaux, dopés par les milliards de dollars déversés par les banques centrales et alimentés par la vive reprise économique après le choc des confinements liés au Covid-19. Et particulièrement Wall Street. Les principaux indices boursiers américains – Dow Jones, Nasdaq, riche en valeurs technologiques, et S&P 500 – évoluent eux aussi à des niveaux historiques.

Le CAC 40, qui a bondi de 24,79 % depuis janvier, se distingue par un réel dynamisme depuis quelques mois. « Après avoir misé sur les valeurs technologiques au début de l’année, les investisseurs ont joué les sociétés susceptibles de bénéficier de la reprise économique, comme celles du secteur du luxe, qui sont très représentées dans le CAC 40 », observe Alexandre Baradez, responsable analyses marchés chez IG. Un mouvement amplifié par les bons résultats semestriels des entreprises publiés ces derniers jours. Mais, vous l’aurez compris, un mouvement dynamique dont la grande majorité des Français ne bénéficieront pas

« L’indice a profité du rebond des valeurs du luxe après la baisse de la fin août, sur fond de crainte quant à la situation en Chine, un de leurs principaux marchés. Il a aussi bénéficié du retour en grâce du secteur de l’énergie, tandis que les valeurs bancaires ont été bien orientées », détaille John Plassard, spécialiste en investissement chez Mirabaud. Ce record intervient alors que la croissance française devrait se situer autour des 6,25 % en 2021, un niveau supérieur à celui de ses voisins européens.

« Pour l’instant, ce sont toujours les bonnes surprises sur les résultats des sociétés qui portent le marché et, sur les derniers jours, un retrait des taux d’intérêt, notamment à long terme. En effet, après une forte poussée des anticipations d’inflation depuis plus d’un mois, celles-ci ont assez fortement reculé au cours des derniers jours », écrivait, mardi matin, Sebastian Paris Horvitz, directeur de la recherche chez Banque postale Asset Management.

Reste à savoir désormais si le niveau actuel est tenable. « Ce record est beaucoup plus solide que celui atteint il y a vingt et un ans », estime Joffrey Ouafqa, directeur des gestions chez Auris Gestion. « A cette époque, la principale capitalisation de l’indice CAC 40, France Télécom, se payait en Bourse 80 fois ses bénéfices. Aujourd’hui, LVMH vaut 30 fois ses résultats. On n’est pas dans un contexte de bulle », estime-t-il.

« On est à la fin du chemin de la hausse », précise pourtant Vincent Boy, analyste marché chez IG. Du côté des entreprises, les résultats pourraient réserver de mauvaises surprises dans les prochains trimestres. « La hausse des matières premières ou les difficultés d’approvisionnement n’ont pas encore été traduites dans les comptes, et les perspectives sur les résultats sont floues pour l’année prochaine », observe-t-il.

« Ces problèmes devraient se résoudre avec le temps », relativise M. Rollin, confiant quant à l’évolution des marchés d’actions dans les prochains mois. « Il est vrai que les valorisations des entreprises en Bourse sont plus élevées que la moyenne historique, mais les niveaux des taux d’intérêt sont très bas. Avec des dividendes qui offrent des rendements entre 2,5 et 3 %, le placement en actions s’avère très rémunérateur », calcule-t-il. « C’est la seule classe d’actifs qui offre un rendement positif, même avec une inflation transitoire à 2 % », renchérit Gilles Guibout, gérant actions chez Axa IM.

Le véritable risque pour les Bourses serait que les banques centrales durcissent brutalement leurs politiques monétaires, ce qui provoquerait une remontée des taux d’intérêt. Un scénario auquel les investisseurs ne croient pas. La Réserve fédérale américaine a annoncé, mercredi 3 novembre, un plan de réduction des achats d’actifs, mais il a été largement anticipé. « Je pense qu’il faut s’attendre à un resserrement très progressif de la politique monétaire des banques centrales. Il ne faut pas perdre de vue qu’elles veillent à la stabilité des marchés », pointe M. Guibout.

En clair, pas question de prendre les boursiers à rebrousse-poil. « La Banque centrale européenne est restée plantée sur sa vision d’inflation transitoire. Ce qui laisse à penser qu’à la fin de son Pandemic Emergency Purchase Programme [PEPP], un autre programme prendra le relais pour éviter un choc », estime M. Plassard. Aujourd’hui, il n’y a guère que l’apparition d’un nouveau variant du Covid-19 résistant aux vaccins qui pourrait entamer le moral des investisseurs. A moins que l’inflation ne contraigne finalement les banques centrales à remonter leurs taux d’intérêt plus rapidement qu’attendu.

En d’autres termes, il est clair que si les plus pauvres sont relativement bien protégés (davantage pour maintenir la paix sociale que pour assurer leur bonheur), les plus riches ne cessent d’accroître leur richesse…

Car, souvenez-vous, en 2017, 0,1 % de contribuables (38 000 foyers fiscaux) percevaient la moitié des dividendes, soit 7,6 milliards d’euros. En 2019, cette même proportion de contribuables en percevait les deux tiers, soit, compte tenu de la forte hausse des versements, 14,9 milliards d’euros… LE DOUBLEQuant à 2020 et 2021, ce sera mieux encore !

Et pourtant ce décalage ne dérange personne.

Pas plus d’ailleurs que le « Grand Remplacement » ne trouble la vie quotidienne et les perspectives de nos compatriotes aveugles et gavés.

Emmanuel Macron et ses complices du CAC 40 le savent. Et ne manqueront pas de s’en servir…au printemps prochain. Rien n’y changera quoi que ce soit à part un cataclysme ou un miracle. Quant au roi, ce n’est même pas le cadet du cadet de leurs soucis ! Ce n’est que le notre. Pour quoi faire ?

Prions.

Le 6 novembre 2021. Pour le CER, Jean-Yves Pons, CJA.

https://conseildansesperanceduroi.wordpress.com/

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