Le Salon beige a publié depuis longtemps plusieurs articles prouvant que la discrimination salariale entre femmes et hommes “à travail égal” est un mythe, un mensonge, un outil de propagande diffusé par des associations féministes et repris en cœur par des médias trop paresseux pour étudier sérieusement le sujet. Vous en bas de cet article les liens des articles en question.
Nous publions désormais le décodage réalisé par les équipes d’Eric Zemmour. Petite réflexion au passage : Au regard du sérieux des arguments et des références de ce décodage, il va falloir s’attendre à un programme des plus sérieux ce qui confirmerait la présence auprès d’Eric Zemmour d’une équipe extrêmement compétente. Les démagogues et les incultes peuvent commencer à s’inquiéter…
Hier matin dans BFM Politique, Eric Zemmour a corrigé Hedwige Chevrillon qui, reprenant une formule qui a beaucoup tourné sur les réseaux sociaux, prétend que les femmes travailleraient gratuitement depuis le 3 novembre à 9h22. Nous allons examiner cela d’un peu plus près.
BFM s’est tout d’abord empressé de monter en épingle ce sujet, pour affirmer qu’Eric Zemmour niait les inégalités salariales entre les hommes et les femmes. Or, non seulement il n’a rien dit de tel, mais ce qu’il a expliqué dans BFM Politique est juste.
Revenons d’abord sur cette théorie, selon laquelle les femmes travailleraient gratuitement depuis le 3 novembre 9h22. Cette théorie est reprise partout, y compris par le service public (…) Cette théorie se fonde sur une étude de l’INSEE sur les écarts de rémunération homme-femme. En ramenant les salaires à un équivalent temps plein, l’INSEE affirme que l’écart salarial en France est de 16,8% entre les hommes et les femmes.
Comme le note l’INSEE, il existe de fortes différences de temps de travail entre hommes et femmes, notamment parce que les femmes sont bien plus souvent à temps partiel que les hommes d’où un écart qui passe de 28,5% à 16,8% en équivalent temps plein. Mais cela ne signifie évidemment pas qu’à travail égal une femme gagne 16,8% de moins qu’un homme ! En effet, comme l’INSEE l’explique, cet écart s’explique principalement par le fait que les hommes et les femmes n’occupent pas les mêmes emplois dans les mêmes secteurs.
En effet, les hommes et les femmes sont très inégalement répartis entre les secteurs et, au sein d’un même secteur, entre les postes. On peut aisément s’en convaincre en comparant les professions les plus courantes chez les hommes et les femmes. Les professions occupées davantage par les hommes ont tendance à être mieux rémunérées que celles où les femmes sont surreprésentées, ce qui explique l’existence d’un écart important, mais ce n’est pas le cas quand on compare hommes et femmes qui occupent le même poste !
Quand on ajuste l’écart statistiquement pour tenir compte de cela, d’après la même étude de l’INSEE, il se réduit à 5,3 % dans le secteur privé, ce qui est très loin du chiffre que tous les médias répètent et que les journalistes de BFMTV ont repris face à Eric Zemmour.
Mais comme l’INSEE le note, ça ne veut pas dire que cet écart résiduel est dû à de la discrimination ! En effet, il peut exister des différences hommes/femmes non-observées qui affectent leur rémunérations, de sorte que l’écart aurait été différent si on avait pu les observer. En théorie, ces différences non-observées pourraient augmenter l’écart comme le réduire, mais en pratique les études portant sur des entreprises/secteurs particuliers, ce qui permet des données plus fines, trouvent systématiquement que ça le réduit voire qu’il disparaît. Par exemple, cette étude sur les chauffeurs Uber montre que les hommes gagnent 7 % de plus que les femmes, mais que cet écart s’explique entièrement par des différences de comportements entre chauffeurs masculins et féminins.
On peut aussi citer cette étude sur l’écart salarial chez des avocats aux États-Unis, qui trouve que prendre en compte la productivité, ce que l’INSEE ne peut pas faire dans son étude sur l’ensemble des salariés, réduit encore davantage l’écart.
Enfin, on peut citer cette étude sur les conducteurs de bus et de train, qui trouve un écart salarial de 11 % qui peut intégralement s’expliquer par le fait que les femmes ont une préférence pour la flexibilité dans les horaires.
De plus, l’INSEE a apparemment obtenu cet écart de résiduel de 5,3 % en prenant le logarithme du salaire en équivalent temps plein comme variable dépendante dans une régression, mais cette méthode ne tient pas compte de l’impact des différences de temps de travail correctement.
En effet, cette méthode revient à supposer que le salaire augmente de façon linéaire avec le temps de travail, mais en réalité il augmente plus rapidement car les gens rechignent davantage à travailler plus quand ils travaillent déjà beaucoup que quand ils travaillent peu ! Par exemple, si vous travaillez 2 fois plus, vous ne serez pas seulement payé 2 fois plus mais plus de 2 fois plus. Or, en utilisant cette méthodologie, l’INSEE fait implicitement l’hypothèse que vous ne serez payé que 2 fois plus. Le rôle de ce phénomène dans l’écart salarial hommes-femmes est pourtant connu dans la littérature scientifique et l’INSEE aurait pu estimer la relation non-linéaire entre temps de travail et salaire pour en tenir compte. C’est même pire que ça, car non seulement le salaire à un instant t est une fonction non-linéaire du temps de travail à l’instant t, mais il a été montré que la *croissance* du salaire dépendait (de façon non-linéaire) du temps de travail aujourd’hui.
Or, la méthodologie de l’INSEE ne permet pas non plus de tenir compte de cela, puisqu’elle ne prend en compte (incorrectement comme nous l’avons vu) que l’impact du temps de travail à l’instant t sur le salaire à l’instant t. Par conséquent, non seulement on ne peut pas supposer que l’écart résiduel de 5,3 % est dû à la discrimination et on a même d’excellentes raisons de penser qu’il se réduirait si on pouvait tenir compte des caractéristiques non-observées, mais il est déjà surestimé au départ.
Pour résumer, l’écart salarial entre hommes et femmes n’a sans doute pas grand-chose à voir avec la discrimination par les employeurs, mais s’explique intégralement ou quasi-intégralement par les différences de temps de travail, de secteurs et de postes.
Cette réalité peut être le fruit d’un choix personnel, mais résulte sans doute aussi d’une obligation pour un nombre toujours plus grand de femmes, notamment les mères célibataires mais pas seulement, qui doivent supporter des doubles journées travail / enfants à charge. L’exemple des conducteurs de bus et de train cité plus haut n’est d’ailleurs pas innocent à cet égard : si les femmes ont une préférence pour un emploi du temps plus flexible, c’est sans doute en partie parce qu’elles ont plus d’obligations en dehors du travail que les hommes ! Surtout, si des inégalités subsistent, c’est que les responsables politiques n’ont toujours pas su conduire les politiques publiques qui doivent permettre aux femmes de rester libres de leurs choix pour concilier vie professionnelle et vie familiale. Le véritable débat est là, mais comme les associations féministes et les médias reprennent tous en chœur cet élément de langage démagogique du 3 novembre 9h22, il n’aura malheureusement pas lieu…
En refusant de consentir à la manipulation que représente l’utilisation de ce chiffre de l’INSEE sans aucun recul sur sa signification exacte, Eric Zemmour offre la possibilité d’ouvrir ce débat sur le travail des femmes en France. Merci de nous avoir lu !
Vous pouvez également vous replonger dans les articles ci-dessous que nous avons publiés dès 2016 :