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La maîtrise des fonds transférés par les diasporas reste une arme redoutable à l’encontre des pays d’origine des migrants.

Et, même si Arnaud Montebourg a été contraint de capituler sur ce terrain sous la pression du « politiquement correct« , nous restons convaincus de sa nécessité.*

Les transferts de fonds par les migrants vers leurs pays d’origine devraient connaître une hausse spectaculaire de 7,3 % cette année, à 589 milliards de dollars (520 milliards d’euros). Les migrants originaires des pays sous-développés envoient trois fois plus d’argent que l’ensemble de l’aide publique au développement dépensée par les pays riches dans le monde. La Banque mondiale, qui publiait ces chiffres mercredi 16 novembre, souligne leur « importance » comme rempart à la crise économique qui frappe actuellement les pays à bas et moyen revenu. Comprenez bien ce que cela signifie : c’est un levier essentiel pour faire accepter par ces pays le renvoi de tous leurs ressortissants qui ne sont pas éligibles au droit d’asile ou qui sont tout simplement expulsés :

PAS DE VISAS DE RETOUR = BLOCAGE DES FONDS = ASPHYXIE FINANCIÈRE.

Hélas, l’institution sise à Washington appelle les gouvernements à « faciliter ces transferts » pour soutenir la reprise mondiale ! Mais aussi parce qu’ils seraient « une bouée de sauvetage essentielle pour les dépenses des ménages dans l’alimentation, la santé et l’éducation pendant les périodes de difficultés économiques ». Raison de plus pour s’en servir comme levier d’action…

La hausse de ces transferts est attribuée à deux causes principales : d’abord la reprise économique dans les pays d’accueil, aux Etats-Unis et en Europe, aidée par d’importants plans de soutien ; et les besoins des familles dans les pays pauvres, qui ont subi de plein fouet la pandémie de Covid-19.

Les flux d’argent progressent de 21,6 % en Amérique latine et dans les Caraïbes, particulièrement dans les pays qui ont accueilli ces derniers mois des migrants en transit vers les Etats-Unis, notamment au Mexique, ce qui laisse penser qu’une partie des sommes a servi à payer des passeurs. L’autre hypothèse est l’arrivée massive de télétravailleurs américains dans ces pays pendant le confinement, ce qui aurait entraîné d’importants transferts de devises.

Des hausses sont plus spécifiques à certaines régions, comme celles à partir des pays du Golfe et de la Russie, dont les économies tirent profit de la hausse des cours du pétrole, ou encore vers des pays en crise comme le Liban ou le Yémen. Dans le reste du monde, la hausse est comprise entre 5 % et 10 %, sauf en Asie de l’Est (hors Chine) où elle ne devrait progresser que de 1,4 %.

Mais les migrants partent parfois travailler à l’étranger malgré des coûts exorbitants. Un Bangladais paie en moyenne l’équivalent de vingt mois de son salaire à des agents, en Arabie saoudite par exemple, pour y trouver un travail. Il est aussi plus difficile pour eux de trouver la-bas un emploi. La Banque mondiale note que « la baisse du nombre de travailleurs étrangers dans les pays du Golfe » est une « tendance de fond inquiétante du point de vue [des] pays à bas et moyen revenu ».

Les transferts d’argent devraient continuer de progresser en 2022, mais à un rythme moins soutenu du fait de l’arrêt des plans de relance budgétaires. « Pour que la croissance se poursuive, il faut que les populations migrantes aient un meilleur accès aux comptes bancaires (indispensable pour les transferts par voie numériques), écrit la Banque mondiale. Or ce processus est entravé par la réglementation stricte en matière de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. » Qu’est-ce que ce serait si les règles étaient encore plus souples ?…

L’institution attire également l’attention sur le besoin de protéger les migrants contre le« surmenage ou le sous-paiement par les employeurs pendant la crise » et sur la nécessité de baisser les coûts de transfert. Le coût reste élevé, à 6,4 % en moyenne au premier trimestre 2021, alors que l’un des Objectifs du développement durable de l’ONU consiste à le ramener au-dessous de 3 % d’ici 2030. Mais vous rendez-vous compte de ce que cela signifie ? Que les intermédiaires financiers (le lobby bancaire) se gavent dans ces pratiques scandaleuses alors que ce sont les Etats des pays d’accueil qui devraient prélever des taxes importantes mais variables en fonction de la bonne ou de la mauvaise volonté des pays d’origine des migrants !

Le monde marche sur la tête. A nous d’y remettre de l’ordre.

Le 28 novembre 2021. Pour le CER, Jean-Yves Pons, CJA.

(*) Ne manquez pas de relire ceci :

https://conseildansesperanceduroi.wordpress.com/

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