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MACRON OU 5 ANNÉES DE PERDUES !

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Certes, la pluie de cadeaux financés par un endettement qui ressemble à de la cavalerie d’Etat, la diplomatie continentale, et les annonces qui enjambent allègrement l’élection présidentielle, comme si celle-ci n’existait pas, doivent éberluer bon nombre de Français, certes les calculs et les connivences des élus socialistes et autres ralliés à la Macronie tissent un réseau de soutiens intéressés qui explique la courtisanerie des signatures en faveur de celui qui n’est pas encore candidat parce qu’il souhaite profiter au maximum de la présidence pour faire campagne de haut et à bon compte, certes enfin, la complicité des médias qui ont assuré son élection en 2017, perdure en grande partie, mais on peut quand même s’interroger sur des sondages qui semblent ne tenir aucun compte des réalités les plus marquantes qui composent un bilan désastreux.

Ne retenons que trois chiffres : le premier est celui du commerce extérieur qui affiche un record historique pour notre pays de 84,7 milliards d’Euros en 2021 ; le second est celui de l’immigration avec 270 000 titres de séjour accordés l’année dernière, un redémarrage après le blocage lié au covid et non à la politique gouvernementale ; le troisième est celui de la délinquance violente puisque le total du nombre de victimes de coups et blessures volontaires (sur personnes de 15 ans ou plus) enregistrées augmente très fortement en 2021 et s’établit à 306 700. Il était de 274 300 en 2020 et de 225 500 en 2016.

Ces trois chiffres mettent au pilori le quinquennat macronien, les discours autosatisfaits du pouvoir, et les annonces tardives de mesures à visées électoralistes. Le dernier a donné lieu à un échange entre le ministre de l’intérieur et Apolline de Malherbe, significatif de l’angoisse qui étreint en fait le carré élyséen. Une augmentation de 33% des violences sexuelles et des violences de 12% est rappelée par la journaliste qui cite les données du ministère. La réaction du rallié à la macronie entre les deux tours de 2017, après avoir soutenu Sarkozy, puis Fillon, est stupéfiante : il commence par dire que la mention de ces données lui fait croire qu’il est sur Cnews et non sur BFM. On ne peut pas dire plus clairement que BFM doit être aux ordres et qu’il est inacceptable d’y entendre une information négative pour le pouvoir. Non content de traiter cavalièrement “Apolline” avec ” ça va bien se passer, Madame”, il n’hésite pas à lui reprocher de ne pas avoir cité les bons chiffres des atteintes aux biens, comme si dans une interview, il n’était pas normal que la journaliste le questionne sur les points faibles et lui laisse effectivement compenser la noirceur du tableau dans sa réponse. Mais là encore, l’ambitieux frénétique inquiet pour son avenir n’hésite pas à mentir effrontément : par omission surtout, puisqu’il s’appuie sur la diminution toute relative des atteintes aux biens, en oubliant que le confinement qui a maintenu les Français à domicile a freiné les cambriolages, et en passant sous silence la reprise des vols en 2021 (+5%) et l’envolée des escroqueries (+15%). Le plus saillant est le passage de l’objectivité des chiffres à l’idéologie des mots : dire que la violence augmente est populiste. Le mot stigmatisant doit à lui seul effacer les chiffres qui sont pourtant ceux du ministère.

Dire que cette violence, la délinquance en général, le trafic des stupéfiants en particulier (+38%), soient liés à l’immigration et à la multiplication des quartiers de non-droit, doit évidemment aussi être une marque de populisme. La volonté d’enrayer le processus migratoire est un marqueur d’extrême-droite. “Ben voyons” ! C’est la raison pour laquelle, il paraît scandaleux au yeux du pouvoir actuel de dénoncer la réalité du “grand remplacement”, alors que la demande d’asile a augmenté de 28% en 2021, que le regroupement familial, récemment élargi, a cru de 18%, et que les naturalisations ont progressé de 50%. Cette question ferait partie des obsessions idéologiques qui génèrent les “sentiments” d’insécurité ou de changement de population, lesquels doivent laisser place au domaine sérieux de l’économie.

L’ennui c’est que le juge de paix de notre économie, la balance commerciale, vient de se prononcer. La planche à billets de l’endettement permet d’annoncer une croissance record, après une récession plus importante que ce rattrapage, la formation et l’apprentissage en particulier améliorent apparemment les chiffres du chômage, qui restent cependant deux fois plus élevés que ceux de l’Allemagne qui n’a nullement dû creuser les déficits pour y parvenir. Mais cette surchauffe artificielle se traduit par le déficit le plus élevé de la balance commerciale connu par notre pays. Nous importons de l’énergie devenue plus chère, mais aussi des biens que nous ne parvenons plus à produire à des prix compétitifs ou avec une qualité suffisante quand nous les produisons. L’Allemagne a, elle, engrangé un excédent commercial de 173 milliards d’Euros en 2021. “Une grande nation se mesure à son commerce extérieur”. Cette phrase est de Bruno Le Maire : elle suffit à juger la réalité d’une économie qu’il prétend aujourd’hui dans une forme olympique.

Une campagne présidentielle digne de ce nom devrait permettre aux Français d’appréhender l’état véritable de leur pays, entre déclin et décadence. On comprend que le locataire de l’Elysée préfère jouer les importants sur la scène internationale. Mais, là encore, la froideur de l’accueil moscovite, la longueur des tables et les démentis dissipent les illusions entretenues. Le mandat macronien ?  Cinq années de perdues !

https://www.christianvanneste.fr/2022/02/09/macron-ou-5-annees-de-perdues/

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