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Le feuilleton Macron

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Revenons d'abord au sens de ce que commande un patriotisme bien compris. En d'autres temps on employait le mot, aujourd'hui pestiféré, de "nationalisme". Cette réflexion, cette réaction, se caractérisent, se déterminent à partir d'une douleur : celle de voir le pays que l'on aime, livré aux quatre vents des puissances mauvaises, trahi par des dirigeants indignes ou inconsistants.

Or, tel me semble la première réflexion qui s'impose, plus que jamais, au spectacle de la Macronie.

On souhaiterait donc, avant tout, ne plus subir le ridicule d'être représenté à la face du monde par un personnage, mauvais comédien lui-même, à la fois arrogant, donneur de leçons et impuissant à les mettre en œuvre.

Le chroniqueur aimerait, bien sûr aussi, pouvoir tirer au clair les conséquences de l'entretien, programmé pour ce 19 mars, entre Biden et Xi Jinping, puisqu'il s'agit des dirigeants des deux blocs. Notre avenir dépend en effet de cette négociation cruciale, de ce tête à tête entre les deux puissances actuellement dominantes, l'une au sein d'un bloc oriental en voie de consolidation, l'autre de l'alliance occidentale à laquelle la France, comme aujourd'hui 21 États-Membres sur 27 de l'actuelle Union européenne, appartient depuis 1949. Directement certes, il en découlera d'abord l'évolution de l'opération inacceptable, sanglante, archaïque et néostalinienne que Poutine mène en Ukraine ; mais le rapport de force, et l'accord éventuel sino-américain conditionneront également notre destin tant que nous persisterons à ne le pas prendre en mains, par un effort militaire.

Nous attendrons donc d'en savoir plus, à la fin de cette semaine, pas seulement au gré des regards franco-français, mais aussi en scrutant ce qu'observent les autres grands pays acteurs de cette tragédie. Remarquons, depuis le départ, qu'à Pékin l'agence officielle Xinhua semble attacher un peu moins d'importance à l'Ukraine, dont la Chine se trouve pourtant le premier partenaire commercial, qu'aux élections en Sierra Leone.

On aurait aimé, aujourd'hui encore, parler de "Macronie saison 2 ?". Mais avec un point d'interrogation. Hélas le titre est déjà utilisé par d'autres qui ne doutent pas de sa réélection. Aux yeux des médias tout semble désormais joué d'avance. On nous annonce un match retour de 2017 dont, pourtant, les Français ne veulent pas, connaissant d'avance le résultat. Seul le taux d'abstention mesurerait alors le discrédit de notre démocratie en dégénérescence.

Si nous en étions réduits à choisir au soir du 10 avril entre les deux finalistes de la précédente élection, les citoyens conscients et responsables amis de la liberté ne pourraient vraiment hésiter vraiment pour marquer leur dégoût qu'entre le vote blanc et la pêche à la ligne. Ils reporteraient dès lors leurs espoirs et leurs mobilisations sur les élections législatives.

Le Canard enchaîné, toujours aussi bien informé que mal inspiré, souligne avec lourdeur, dans son édition du 16 mars, le scénario prochain de cet exécrable feuilleton. Il suggère que le futur gouvernement ne devrait comprendre que 4 des 16 vedettes de l'équipe Castex. Incidemment les innombrables secrétaires d'État ne comptent dans un tel bouquet que pour de l'asparagus faisant volume pour pas cher. Or, le Palmipède se plaît à en redouter la dérive droitière, mesurée au nombre des velléités libérales.

Le discours d'Aubervilliers de notre président-candidat ce 17 mars confirme les confidences dont notre cher hebdo satyrique a bénéficié, sans peut-être en comprendre la portée : sans même daigner débattre avec l'intéressée, c'est bien du discours et du programme de la candidate de la droite classique qu'il reprend les quelques marqueurs.

Il en oublie cependant une règle arithmétique simple, énoncée par elle, sans génie assurent les journalistes, mais en bonne maîtresse de maison : "deux fois plus d'économies que de dépenses" [nouvelles].(1)⇓

Les réformes structurelles, les privatisations, les nettoyages de toutes sortes, la libre concurrence qu'imposerait une telle ligne d'élaboration budgétaire, ne seront pas plus évoquées qu'on ne se prépare, chez les vaseux communicants de l'Élysée à un débat sérieux.

Quant aux promesses, auxquelles plus personne ne croit, on éprouve l'impression de retrouver celles avancées 5 ans plus tôt, jamais mises en œuvre.

L'article 15 de la Déclaration de 1789, professe que "la société a le droit de demander compte à tout agent public de son administration."Respecter ce principe ? Vous n'y pensez pas.

Le feuilleton de la Macronie ne se conçoit lui-même qu'en fonction d'un monologue et d'une comédie. Refusons de le prolonger.

JG Malliarakis  

Apostille

  1. cf. in Les Échos du 15 mars Présidentielle : Valérie Pécresse promet 'deux fois plus d'économies que de dépenses'.

https://www.insolent.fr/

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