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En Espagne, face à la hausse des prix, VOX a le vent en poupe.

A la différence de la France qui a perdu la mémoire des « Gilets-jaunes » (https://conseildansesperanceduroi.wordpress.com/2022/03/16/mais-ou-sont-passes-les-gilets-jaunes-suite/ et aussi https://conseildansesperanceduroi.wordpress.com/2022/02/15/mais-ou-sont-donc-passes-les-gilets-jaunes/), l’Espagne se réveille face à la flambée des prix de l’énergie mais aussi des denrées alimentaires. Et elle le fait en pointant du doigt le silence assourdissant de nos révoltés de 2018, avec… des gilets oranges sur les épaules, comme ici à Madrid !

A la veille du Conseil européen des jeudi 24 et vendredi 25 mars, les deux grandes centrales syndicales espagnoles, ainsi que les principales associations de consommateurs, ont organisé une nouvelle manifestation à Madrid pour dénoncer la flambée des prix, mercredi 23 mars. Il s’agit du dernier épisode de protestation qui secoue l’Espagne depuis plus d’une semaine, sur fond d’inflation à 7,5 %. Partout, le même malaise s’exprime dans les cortèges : « La hausse des prix nous ruine », clame la foule.

Plus de 150 000 agriculteurs et éleveurs ont défilé dans la capitale, dimanche 20 mars, pour fustiger la hausse des coûts de l’essence et exiger des solutions en faveur du monde rural. La veille, quelques milliers de personnes avaient foulé le pavé, à Madrid et Barcelone, contre ceux de l’électricité, dont la facture aux particuliers a crû de 80 % en un an, malgré la baisse des principales taxes approuvée dès septembre 2021. Lundi 21 mars, la confédération des confréries de pêcheurs, représentant près de 40 000 personnes et près de 10 000 embarcations, a amorcé une grève qui a duré jusqu’à mercredi. Elle s’ajoute à celle commencée lundi 14 mars par les transporteurs routiers, qui met à l’épreuve la chaîne d’approvisionnement des supermarchés et des industries.

Routes bloquées, barrages et piquets de grève, ponctués d’affrontements entre grévistes et non-grévistes, traduisent le mécontentement social grandissant contre le gouvernement de gauche dirigé par le socialiste Pedro Sanchez. Il est accusé de ne pas agir face à l’envolée de 25 % des prix de l’essence et de 35 % de ceux du diesel, depuis décembre 2021.

Malgré tout, le pouvoir de Madrid se refuse pour le moment à baisser les taxes sur les carburants, comme le réclame l’opposition, ou à débloquer un chèque inflation, ainsi que le proposent ses partenaires de la gauche radicale Podemos. Il tente de gagner du temps. M. Sanchez a bien promis un « plan national de réponse à l’impact de la guerre en Ukraine », mais il ne devrait être détaillé et approuvé que le 29 mars, en conseil des ministres.

Avec pour objectif… d’attendre les décisions qui pourraient être prises lors du Conseil européen, où Madrid entend plaider pour une politique énergétique commune, qui passe, en particulier, par la dissociation du prix du gaz de celui du reste de l’électricité. Grâce aux règles du marché unique européen de l’électricité, régi par le principe du coût marginal, les producteurs d’énergies renouvelables, payés au prix du gaz, enregistrent des bénéfices record. Le gouvernement envisage de les imposer. Pour mieux diversifier les sources d’approvisionnement, Pedro Sanchez défend aussi la reprise du projet de gazoduc dans les Pyrénées, baptisé « MidCat ». Mais il ne convainc personne. Et, en tout cas, pas le parti de la droite radicale VOX qui est de tous les cortèges et de toutes les manifestations contre le gouvernement socialiste de Pedro Sanchez. C’est ainsi que des milliers de manifestants se sont regroupés à Madrid, Barcelone et quelques autres grandes villes du pays pour réclamer vigoureusement la démission du gouvernement actuel, jugé incapable de gérer le pays On pouvait y voir le même enthousiasme que celui que l’on observe, chez nous, lors des rassemblements de la campagne d’Eric Zemmour !

https://www.diariosur.es/nacional/echa-calle-sabado-20220319173942-ntrc.html

Le 16 mars, le Premier ministre espagnol s’est lancé dans une tournée européenne pour tenter de convaincre ses voisins. Après avoir visité la Slovaquie, la Roumanie et l’Italie, et reçu le premier ministre croate, le marathon de M. Sanchez s’est poursuivi, le 18 mars au soir, par une rencontre avec le chancelier allemand Olaf Scholz, moins productive. Ce dernier a proposé de « discuter des stratégies nationales » face à la hausse des prix de l’énergie, M. Sanchez a, lui, espéré que « cette crise renforce le projet européen, et ne le fragmente pas ».

Lundi 21 mars, il s’est ensuite rendu à Paris, avant de se déplacer à Bruxelles. « L’Espagne est fortement engagée pour trouver des solutions européennes, et j’en remercie M. Sanchez, a déclaré Emmanuel Macron, dans la cour de l’Elysée (pouvait-il déclarer autre chose ?). La protection des ménages et des entreprises à court terme et notre capacité à préserver notre réserve énergétique pour l’hiver prochain sont clés », a-t-il ajouté face à son invité, qui a plaidé pour « une position commune équilibrée entre l’approvisionnement et l’évolution des prix, dans le but de protéger la reprise économique et le bien-être des citoyens et des PME ».

« Paroles, paroles, paroles, paroles, paroles 
Encore des paroles que tu sèmes au vent »

(Dalida)

Mais Madrid considère qu’il ne dispose pas de grandes marges budgétaires pour continuer à baisser les impôts et taxes sur l’énergie, tout en rappelant que les mesures pour réduire la facture d’électricité ont déjà coûté entre 10 milliards et 12 milliards d’euros. Le président de la Banque d’Espagne, Pablo Hernandez de Cos, a lui-même averti l’exécutif de l’importance de prendre des mesures « sélectives », pour « minimiser l’impact sur les déséquilibres budgétaires », lesquels ont « augmenté de manière significative durant la crise du Covid-19 ». En coulisses, le gouvernement insiste sur le fait que les aides fiscales ne suffiront pas si les prix ne cessent de monter. Et, au bout ?

La révolte des Gueux !

La distribution de hareng et de pain blanc après la levée du siège de Leyde, le 3 octobre 1574 par Otto van Veen.

https://conseildansesperanceduroi.wordpress.com/2022/03/24/en-espagne-face-a-la-hausse-des-prix-vox-a-le-vent-en-poupe/

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