2. La Russie s'est lancée dans la guerre en s'appuyant sur la supériorité - pour quelques années encore - de ses vecteurs nucléaires (hypersoniques). C'est à l'abri de sa dissuasion militaire modernisée que l'armée russe a fait le double choix, surprenant, d'engager un conflit à 1 contre 3, en termes d'effectifs, et de ne pas soumettre l'offensive à un calendrier contraignant, de manière à limiter les pertes au combat.
3. Moscou n'a jamais eu l'intention de prendre Kiev ni de conquérir tout le pays, dans la première phase du combat. L'intention était de faire pression sur l'Ukraine pour l'amener à la table des négociations. Mais le gouvernement de Kiev n'a jamais saisi la main tendue. Les Russes ont alors enclenché une deuxième étape.
4. A la première phase de "prise de gages" a succédé une deuxième phase: le gouvernement de Kiev n'ayant aucune autonomie entre la pression de Washington et celle des milices fascistes, les Russes ont amorcé une prise de contrôle systématique de tout le territoire se trouvant à l'est d'une ligne Kharkov-Odessa - la "Nouvelle Russie" reconstituée
5. Malgré l'entraînement intensif par des conseillers de l'OTAN de l'armée ukrainienne depuis 2014, la Russie n'a rencontré aucune difficulté militaire majeure depuis le 24 février. C'est au contraire l'armée ukrainienne qui perd pied progressivement pied - les pertes (tués et blessés) ont dépassé la barre des 50 000 début mai. 6. La Russie a résisté aux sanctions imposées par les Etats-Unis et l'Union Européenne comme le montrent le redressement du rouble et la montée des prix de l'énergie.
7. Les deux tiers de la planète ne se sont pas joints aux sanctions.
8. Non seulement l''Union Européenne n'a joué aucun rôle de médiation mais elle est aujourd'hui la plus durement touchée par l'effet en boomerang des sanctions. On ne peut pas exclure que l'UE - en tant qu'institution soit un "dommage collatéral" de l'affrontement géopolitique entre les Etats-Unis et la Russie - au vu de la crise économique, sociale et politique qui va tomber sur les Etats-membres d'ici la fin 2022. 9. On assiste en outre à une mise en cause du dollar comme monnaie de réserve mondiale. Un processus vers l'émergence d'un nouveau système monétaire international appuyé sur l'or, les réserves énergétiques et quelques monnaies dont le yuan, est amorcé. Il durera plusieurs années.
10. La première victime du conflit est l'Ukraine en tant qu'Etat post-soviétique et société à laquelle les Occidentaux n'ont pas laissé la possibilité de devenir une nation: la guerre conduit à une accélération de l'émigration, déjà ancienne, des classes moyennes; au basculement des russophones de l'Est dans le camp de la Russie alors qu'ils avaient été jusqu'en 2013 loyaux à la nation ukrainienne en formation; et la partition du pays apparaît aujourd'hui inéluctable. Une fois de plus le "nation-building" occidental se retourne en son contraire.
La Bataille d’Ukraine 7 mai 2022 – Jour 73.
– En s’appuyant sur Southfront.org:
Le 7 mai, le ministère russe de la Défense a annoncé que les forces russes avaient détruit une importante concentration d’équipements militaires provenant des États-Unis et de pays européens près de la gare de Bogodoukhov, dans la région de Kharkov.Les frappes ont touché plus de 280 membres des forces kiéviennes et jusqu’à 48 véhicules blindés et motorisés.
Toujours selon le Ministère de la Défense russe, des missiles de haute précision de l’armée de l’air russe ont frappé 5 zones de concentration de main-d’œuvre et de matériel militaire, ainsi qu’un dépôt de munitions près de Bakhomut, en République populaire de Donetsk.
Dans le même temps, l’aviation russe ont frappé 18 positions militaires de l’Ukraine. Les cibles comprenaient 2 postes de commandement près de Skovorodnikovo dans la région de Kharkov, 5 zones de concentration de personnel et d’équipement militaire, 3 dépôts de munitions et de carburant près de Dachnoïe dans la région d’Odessa.
L’armée russe a ajouté que les troupes de missiles et l’artillerie ont frappé 44 postes de commandement et 196 bastions des troupes ukrainiennes ainsi que des zones de concentration de personnel et d’équipements militaires pendant la nuit.
Par ailleurs, les moyens de défense anti-aérienne russes ont abattu 13 drones ukrainiens près de Berezovka dans la région de Nikolaïev, Signalnoïe, Luganskoïe, Krasnogorovka, Iasinovatoïe et Zugres dans la République populaire de Donetsk, Olgino dans la région de Kherson, Tchernechtchina dans la région de Kharkov.
Les affrontements se sont intensifiés dans la région d’Izioum, au sud de la région de Kharkov, et dans tout le secteur de l’avancée russe vers l’agglomération de Slaviansk-Kramatorsk. Des combats intenses ont été signalés autour de Barvenko, Sviatogorsk et Liman dans ce secteur.
Par ailleurs, selon le ministère russe de la Défense, 3 missiles balistiques ukrainiens Tochka-U et 9 roquettes à lanceur multiple Smertch ont également été interceptés au-dessus de la ville d’Izioum, dans la région de Kharkov.
Les combats de position se sont poursuivis sur la ligne de contact dans le secteur de l’agglomération de Severodonetsk-Lisichansk. Une avancée active des forces de la République Populaire de Lougansk et de la Russie y a été partiellement stoppée, les forces russes ayant mené une attaque de flanc sur le groupement restant du gouvernement de Kiev.
Les forces dirigées par la Russie ont poursuivi leurs frappes régulières sur les positions fortifiées des Kiéviens autour de Severodonetsk, tandis que les troupes russes et celle de la République de Lougantsk ont développé une offensive dans le secteur de Popasnaäa et Zolotoïe.
Popasnaïa est entièrement passée sous le contrôle total des forces russes. La percée autour de Popasnaïa, si elle se confirme, marquera l’effondrement du flanc nord du groupement des forces de Kiev dans le secteur. Cela entraînera probablement l’effondrement de la défense de Kiev à Severodonetsk et Seversk et ouvrira la voie vers Bahmut.
La situation reste tendue autour de l’usine Azovstal dans la zone industrielle de Marioupol. Le 6 mai, des affrontements ont été signalés dans la zone, les forces russes frappant les unités du bataillon Azov et les formations affiliées qui tentaient de mener des attaques depuis leurs positions encerclées. L’assaut direct de la zone (malgré les avancées tactiques des Russes) ne se fait pas car les troupes de Kiev détiennent un grand nombre de civils en otage.