L'association bien connue Contribuables associés diffuse en ce moment un message, évidemment fort attractif dans le contexte des élections législatives. Il pose la question "Jean-Luc Mélenchon combien çà coûte ?". Au lendemain de la convention gauchiste d'Aubervilliers, je l'ai naturellement consulté.
Or, le lien ne conduit pas à un article précis mais à l'accueil du site. On se situe de la sorte bien au-delà du candidat de la soi-disant France insoumise, rebaptise Union populaire, élargie le temps de sa prétention nouvelle à exercer le pouvoir en tant que Premier ministre. L'ensemble des pages alimentent en effet un réquisitoire assez complet à l'encontre des maux du fiscalisme au doux pays de France. Et le procès commence ici par l'évidence trop souvent oubliée : "trop de dépenses publiques c'est trop d'impôts".
Le vrai coût des agitations, autour de l'envahissante personne du prétendu sauveur et unificateur des gauches, dépasse la simple comptabilité. Il s'agit, au bout du compte, de la relance idéologique du bon vieux fiscalisme cher à l'État central parisien. Ne perdons pas de vue que cette tendance s'est révélée depuis 60 ans, comme un tropisme commun à l'ensemble du champ politique. Depuis les technocrates, classés faussement à droite jusqu'aux vieux rogatons issus du marxisme, héritiers eux aussi de celui que Proudhon appelait le ténia du socialisme, tous ont contribué au même résultat. Au-delà des alternances politiciennes et des changements de casaques, ces gens ont fait de l'Hexagone le pays le plus fiscalisé, le plus étatisé, le plus monopoliste, au sein de l'OCDE et, sans surprise, le plus déclinant parmi les nations de l'occident. Quelque 57 % de prélèvements obligatoires dans l'économie c'est autant de ponctions appauvrissantes sur la force vive d'un peuple. La tiers-mondisation, qui en résulte, longtemps rampante, devient de plus en plus visible. Elle devrait donc se mesurer plus encore en termes de grand déclassement que de grand remplacement.
Mais, de leur côté, les démons du collectivisme ne renoncent jamais.
Une fois encore, ce 7 mai, le quotidien de référence Le Monde ouvrait ainsi grandes ses colonnes à une tribune consternante signée Piketty. Ce personnage surfait, dont les thèses et les chiffrages ont été récusés, de longue date, par les économistes véritables du monde entier, persiste à aligner ses sophismes néo-marxistes et ses flagrantes contre-vérités dans la plus totale impunité intellectuelle en France.
Cette fois-ci il s'agit pour Piketty, et pour la rédaction complaisante du quotidien parisien de référence, de saluer la naissance de la prétendue Nouvelle Union populaire écologique et sociale, en rangs par deux derrière Mélenchon.
"L’accord conclu par les partis de gauche, affirme-t-il, marque le retour de la justice sociale et fiscale".
Accord dis-tu ? Entre quoi et quoi ? Le slogan de "justice sociale" reste une ritournelle inusable en direction des songe-creux. L'autre composante de l'alliance repose sur l'invocation rituelle de l'environnement. Elle aura été applaudie au rassemblement d'Aubervilliers par un Ibrahim Mbamoko. Inspirateur en 2004 d'un groupe écologiste d'étudiants en géographie de l'université de Yaoundé, aujourd'hui présenté par Le Monde comme un "acteur de la société civile africaine", cet emblématique personnage se réjouit, comme Piketty, car "Jean-Luc Mélenchon a créé le chemin, à nous de le baliser désormais".
Ne doutons donc pas que le prétexte écologiste alimentera demain de nouvelles taxations, de coûteuses réglementations, et de redoutables interventions étatiques.
On doit certes souhaiter l'échec de Mélenchon. Le 19 juin, s'il devait obtenir une majorité dans la future assemblée nationale, n'oublions pas que la somme des voix de sa coalition n'a pas dépassé pas 32 % le 10 avril.
On doit donc surtout mesurer, en revanche, que la convention d'Aubervilliers a redonné une part d'offensive à des idées que certains croyaient moribondes.
C'est hélas dans la pochette-surprise du projet Macron que ses thèmes funestes risquent bientôt de se retrouver. Sous prétexte de s'opposer à l'homme, dont il ne répugne pas à se servir comme d'un nouvel épouvantail, le parti présidentiel n'hésitera pas à appliquer son programme. Et c'est bien la dimension fiscaliste de celui-ci qui devrait préoccuper les citoyens actifs dans la situation actuelle du pays.
JG Malliarakis