
Selon Théophile Kouamouo, ancien rédacteur en chef du Média, des tensions graves traversent la rédaction, marquées par un climat de clanisme, de peur, et de négrophobie intériorisée. Dans une tribune publiée après sa démission, il accuse le nouveau directoire d’avoir couvert les propos injurieux et menaçants de Paul Elek, chroniqueur soutenant l’actuelle direction, à l’encontre de Fabrice Wuimo, chef du pôle actualités, journaliste noir, étranger et en CDD.
Le 11 juin, Paul Elek aurait traité Wuimo d’« incompétent », menaçant de le décrédibiliser publiquement, sans jamais être sanctionné ni même contraint de s’excuser. Le directoire, informé, a choisi de le soutenir, forçant Wuimo à co-animer une émission avec son agresseur. Quelques semaines plus tard, le contrat de Wuimo n’a pas été renouvelé — malgré une pétition signée par 25 salariés, la promesse de son passage en CDI, et l’urgence liée à sa situation administrative.
Kouamouo dénonce un système où les soutiens du pouvoir en place bénéficient d’une impunité totale, tandis que les journalistes noirs sont tenus à l’écart, marginalisés, et perçus comme des menaces. L’intersyndicale, censée défendre les plus précaires, est également mise en cause pour son parti pris flagrant, soutenant le clan majoritaire et ignorant les violences internes dès lors qu’elles touchent ceux qui ne partagent pas leur ligne.
Face à ces dérives, Kouamouo appelle les donateurs et abonnés à exiger une enquête indépendante sur le management, le traitement des violences internes, et les pratiques discriminatoires. Il conclut : « Le Média ne peut pas devenir un outil de pouvoir entre les mains d’un clan, aussi radical soit son discours de façade. »