Bernard Plouvier
Contrairement à ce que certains commentateurs écrivent sur le conflit opposant depuis 2014 le gouvernement des USA (et sa marionnette ukrainienne) à l’autocrate russe, la situation actuelle de l’Europe occidentale n’évoque pas l’année 1914, mais bien celle de 1938-39.
Certes la tentative de suicide européen de 1914-18 fut assez réussie : la France récupéra l’Alsace-Moselle au prix d’1,7 million de morts (immédiates et retardées) et de 4 millions de blessés dont un tiers d’invalides (sans compter les traumatisés moraux) ; la Grande-Bretagne mit la main sur les pétroles de Mésopotamie en payant ses Dominions avec des colonies volées aux Allemands, dépossédés de leurs Flottes de guerre et commerciale ainsi que d’une foule de brevets techniques ; les Russes gagnèrent la sublime Révolution bolchevique (70 années de la dictature la plus inepte, la plus impérialiste et la plus sanglante de l’histoire).
Tout cela pour permettre aux Serbes (responsables du motif de guerre) de dominer Croates, Slovènes, Monténégrins et Bosniaques, aux Tchèques d’asservir les Sudètes, Slovaques, Ruthènes, Polonais de Teschen et autres Magyars de Slovaquie méridionale, aux Roumains de dominer les Magyars de Transylvanie, aux Polonais d’asservir des Allemands, des Biélorusses et des Ukrainiens. Chapeau bas !
Dans cette longue guerre, coûteuse en vies et en biens, les USA se contentèrent essentiellement du rôle de Shylock jusqu’en 1937, se faisant payer prêts et intérêts, sans trop se mêler des affaires européennes, d’où vingt années de paix, seulement troublée par les tueurs et les propagandistes du Komintern.
Seulement, la spéculation forcenée aux USA, de 1925 à 1928, avait détourné une énorme partie des moyens de paiement destinés à faire tourner l’économie, d’où une énorme bulle spéculative – plus importante que celle de 1871-73 en terres judéo-germaniques dont l’explosion en 1873 fit naître l’expression « Krach » (à la fois boursier et immobilier).
La nouvelle bulle (de New York et autres Bourses des USA, de Londres, de Berlin et Francfort/Main) explosa – d’abord à Londres, puis à New York, que des langues vipérines nommaient « Jew York » - et ce fut la dégringolade, d’autant que l’économie des pays riches avait déjà souffert en 1928 d’une certaine saturation en biens : les riches avaient 2 ou 3 résidences encombrées de téléphones, de frigidaires, d’appareils électriques, 2 voitures etc. Même le standard de vie a ses limites !
Et ce fut l’hécatombe économique mondiale : une carence en moyens de paiement, parce que les pontifes des Banques centrales hésitaient à faire tourner la planche à billets – c’étaient des financiers à scrupules : a-t-on jamais vu cela ?!? La chute dramatique de la consommation provoqua un chômage d’ampleur inédite et un effondrement des prix. Pourtant, on crevait de faim : dans le Tiers-Monde où on avait pris l’habitude d’être assistés par le généreux Blanc, mais aussi aux USA et en Europe, du côté des chômeurs et des ex-riches appauvris par les dévaluations d’après-guerre (une époque où certains financiers d’État se comportèrent en pirates avec leurs nationaux).
La crise épargnait seulement l’URSS – où le vulgum pecus manquait de tout sauf de propagande, de vodka et de terreur -, mais on l’on surarmait dès 1929, car le Tsar Rouge se donnait les moyens de devenir plus impérialiste encore que les Tsars des XVIIIe et XIXe siècles. Elle épargna très vite aussi le Japon, où l’on mit en valeur l’énorme Mandchourie et le Jehol, volés à une Chine en pleine anarchie.
On connaît la suite. En Allemagne, des ploutocrates ne faisaient rien de bon et un génie populiste arriva très démocratiquement au pouvoir. Il fit merveille en remettant au travail 7 millions de chômeurs, grâce à une politique de grands travaux financée par des Traites de travail escomptées par la Reichsbank comme des effets de commerce, ce qui permit de faire reprendre – et avec quel brio – l’économie, sans inflation… ce qui démolissait les stupidités de Fischer (breveté made in USA) et de son imitateur so british Keynes.
Le menu inconvénient de ce génie résidait dans sa paranoïa délirante. Il s’estimait investi par sa divinité panthéiste de la mission de créer un gigantesque espace de l’Atlantique à la Volga où sa « race germano-scandinave » pourrait se reproduire selon un plan eugénique, excluant les non-« Nord Aryens », dans l’espoir de faire naître, au bout de quelques siècles ou « de mille ans », le Surhomme chanté par le paranoïaque délirant Nietzsche… on recommençait le racisme du sieur Moïse, mais avec un peuple infiniment plus puissant, doté d’une technicité et de réserves d’énergie prodigieuses. En 1945, ce fut pour les Allemands l’heure Zéro : débâcle, déréliction et début de la diabolisation.
Aux USA, un riche rejeton de deux lignées de négociants internationaux voulut jouer au Démocrate de gauche – une expression incompréhensible, si l’on n’a pas été initié aux subtilités sémantiques de la politique judéo-US, un pays où les milliardaires d’origine anglo-saxonne sont de purs Yankees, gavés d’Ancien Testament, racistes anti-noirs, anti-asiates, et où les milliardaires juifs sont des racistes mosaïques et des marxistes de fantaisie. FDR (Franklin-Delano Roosevelt) arriva au pouvoir très exactement à la même époque que celle où commençait d’œuvrer le génie psychotique austro-allemand et le mollasson français qui se faisait représenter en taureau, le sieur Daladier, un peu trop alcoolisé.
FDR fit semblant de jouer au dictateur socialisant, alors qu’il volait au secours du capitalisme. Il prit des mesures inflationnistes, ce qui provoqua une hausse des prix, donna du travail à un quart des chômeurs en les transformant en fonctionnaires de l’État fédéral, à un autre quart par une politique de grands travaux, tandis que 50% restaient – stricto sensu - sur le carreau. Et comme le bon FDR n’avait pas mis en garde les spéculateurs, ceux-ci, dès que fut rouverte la source des emprunts bancaires, se mirent de nouveau à spéculer, d’où nouvelle bulle, qui s’évapore au milieu de 1937 ; derechef : 12 millions de chômeurs, une dégringolade des productions agricole, minière et industrielle… les mêmes causes engendrent en principe les mêmes effets.
Mais le FDR, sous ses allures de bonhomme niais, était lui aussi un génie – et un génie du Mal ; il n’est pas prouvé que de l’homme puisse naître un génie du Bien ! FDR réfléchit beaucoup l’été 37 et trouve la solution pour éviter toute nouvelle crise aux USA : déclencher une guerre en Europe (pour faucher les colonies des Européens : sources de matières premières, mais aussi d’une main d’œuvre à bon marché que l’on pourrait faire travailler dans ces pays exotiques – surtout pas d’immigration aux States de primitifs ! – pour produire à bas coût des biens fabriqués sous brevets US. Il venait d’inventer l’économie globale.
1938 lui offrit matière à réflexions géopolitiques. Les Allemands réclamaient le Sudetenland dont la population était brimée depuis 1919 par les Francs-maçons racistes et sectaires de Prague ; le Président tchèque, un nabot ambitieux qui voulait faire de Prague la nouvelle Vienne, soit la capitale des pays danubiens, avait concocté des alliances avec la France dont la « formidable armée » était considérée comme « la meilleure du monde » et avec le Tsar Rouge, qui regorgeait de chars et d’avions de combat. La guerre aurait ainsi éclaté pour faire respecter les « Traités de la région parisienne » de 1919 où l’on avait accumulé assez de casus belli pour engendrer des guerres un peu partout en Europe.
FDR n’était pas prêt : il n’avait pas d’armée et le complexe militaro-industriel n’existait encore que dans sa très fertile imagination. En outre, à Londres, dirigeait un honnête homme, pacifiste, et à Rome un homme de grand bon sens. Et au lieu de s’entre-égorger, les Européens appliquèrent le Droit des peuples : les Accords de Munich, parfaitement démocratiques, attribuèrent les Sudètes au Reich, les Polonais de Teschen à la Pologne, les Magyars de Slovaquie du Sud à la Hongrie et donnèrent l‘autonomie aux Slovaques et aux Ruthènes qui l’attendaient depuis les promesses à eux faites durant la Grande Guerre ! La paix était sauvée et la démocratie l’avait objectivement emporté.
Cela ne faisait pas l’affaire du Tsar Rouge, tenu à l’écart, ni des plans mirifiques de FDR – affublé d’une opinion publique sage, ni impérialiste ni belliciste, il lui fallait une énorme guerre en Europe pour avoir l’autorisation du Congrès de créer le complexe militaro-industriel qui lui permettrait officiellement de transformer son pays en « arsenal de la bonne cause » et, surtout dans son esprit, de doter les USA de la plus formidable armée permanente de l’histoire. Et FDR eut une chance extraordinaire : au bon moment, il put actionner deux groupes de fous furieux bellicistes.
Le génie austro-allemand estimait que depuis 1917, les Juifs avaient tout gâché dans les deux pays germaniques : le Reich de Weimar et l’Autriche. Depuis 1933, il avait donc exclu progressivement les Juifs de la vie publique, des media et de la vie économique, les priant « d’exercer dans d’autres pays leurs inestimables talents » (Adolf Hitler dixit). Depuis 1933, les dirigeants des associations juives avaient « déclaré la guerre au Reich nazi » (Haïm Weizmann scripsit). FDR avait donc derrière lui une armée de propagandistes déchaînés, riches et, en dignes élèves du judaïsme talmudique-rabbinique, prêts à déformer quelque peu les faits pour servir leur cause, sans trop se soucier du sort des millions de Juifs restés en Europe continentale.
Mieux encore pour FDR : depuis 1918 existait une Pologne dont les aristocratiques chefs rêvaient de ressusciter l’éphémère Grande Pologne médiévale, étendue des États baltes jusqu’à la Mer Noire. Pour l’heure, ils se contentaient d’irriter le colosse germanique à propos de Dantzig, un État peuplé à 96,7% de Germains, administré par des esthètes de la SDN (l’ONU de l’époque, avec la même efficacité, à ceci près qu’elle était dominée par les Britanniques, comme de nos tristes jours, l’ONU est la servante des USA).
Le casus belli était mince, voire ridicule, d’autant que là encore le Droit des peuples était en faveur des Allemands judéophobes… et les Polonais l’étaient également, comme l’étaient aussi les Baltes, les Biélorusses, les Ukrainiens, les Roumains, les Slovaques, les Croates. La diabolisation du Germain judéophobe, partie de New York, de Chicago et d’Hollywood, épargna l’idiot utile polonais comme elle avait épargné le judéophobe « Staline »-Djougashvili. Et toutes les paroles de bon sens des pacifistes n’y purent rien : on fit « la Guerre pour Dantzig ».
Il ne restait plus au gentil FDR, réélu en 1940 sur un programme pacifiste et neutraliste, de multiplier les vexations envers les vilains Nippons, qui occupaient le tiers de la Chine évinçant les négociants US, pour « leur faire tirer le premier coup de canon » (FDR dixit).
Le triomphe de FDR fut posthume. On avait utilisé l’Armée Rouge pour vaincre la Wehrmacht et « Staline », ce voyou, en avait profité pour voler la moitié de l’Europe ; surtout FDR était mort prématurément, vaincu par une hypertension artérielle maligne, mais de brillants esprits avaient compris son schéma politique. Ce furent la Guerre Froide (ainsi appelée en dépit d’une multitude de points chauds), puis la débâcle des Soviétiques, accablés de bêtise, d’ineptie, de corruption et de népotisme.
Et nous nous retrouvons, près de 80 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, en état de « menace de danger de guerre » (Guillaume II de Prusse et Empereur des Allemands dixit en juillet 1914). Cette fois encore, comme en 1939-41, les USA veulent la guerre, car ils en ont besoin !
En effet, toute la politique impérialiste US suit le schéma rooseveltien : la guerre et le complexe militaro-industriel sont financés par la Dette fédérale, grâce au dollar-monnaie de singe, que la FED fait imprimer sans le moindre gage, hormis bien sûr les immenses retombées économiques, donc financières, de la guerre permanente, génératrice dans l’immédiat d’une hyperconsommation et de destructions, puis source de reconstitution des stocks et de reconstruction… et le cycle peut reprendre.
FDR a transposé à l’économie politique le principe de la vis sans fin… ou du vice sans fin.