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La Bavière réfléchit pour l'Allemagne: un arrêt des livraisons de gaz russe pourrait plonger le pays dans une récession bien plus importante qu'imaginé!

Voici les conclusions d’une étude commandée par le patronat bavarois: (nous soulignons). 

“Un arrêt des livraisons de gaz russe entraînerait un effondrement de la production de nombreux secteurs industriels, avec des conséquences pour l’ensemble de l’économie.
La guerre d’agression russe contre l’Ukraine a brusquement placé la sécurité de l’approvisionnement énergétique sous les feux de la rampe. Alors que pour l’approvisionnement en pétrole allemand, les alternatives à la Russie seront entièrement disponibles d’ici la fin de l’année 2022, la situation est plus compliquée pour l’approvisionnement en gaz. Dans ce contexte, de nombreuses études ont déjà été réalisées pour évaluer les effets d’une éventuelle interruption de l’approvisionnement en gaz russe sur l’économie allemande.

La présente étude examine pour la première fois, sur la base d’hypothèses prudentes concernant la disponibilité du gaz et en différenciant les secteurs, quelles seraient les conséquences économiques d’une interruption de l’approvisionnement en gaz russe. Elle évalue non seulement les effets directs sur les acheteurs de gaz, mais aussi les effets sur les secteurs en amont et en aval.
Concrètement, la présente étude examine un scénario dans lequel les livraisons de gaz russe à destination de l’UE sont interrompues à partir du 1er juillet 2022. Dans ce cas, l’approvisionnement en gaz allemand doit être assuré par des livraisons via les points de passage frontaliers occidentaux et des stockages.
Si, dans le même temps, les réservoirs devaient continuer à être remplis conformément à la loi sur le stockage du gaz, l’approvisionnement en gaz ne devrait pas être suffisant.
Dès juillet, l’offre de gaz ne suffira plus à couvrir les besoins de tous les clients.
La priorité sera alors donnée aux clients protégés selon la loi sur l’énergie (entre autres les ménages, les services sociaux, les installations de chauffage urbain). Selon les hypothèses de cette étude, les besoins des clients protégés peuvent être couverts à 93% au cours du second semestre.
Le manque de gaz chez les clients protégés devrait pouvoir être couvert par des mesures prises par le répartiteur de charge fédéral et les clients eux-mêmes.
En revanche, les besoins supposés en gaz des clients non protégés ne sont même pas couverts à moitié dans ce scénario, bien que d’importants mécanismes d’économie et de substitution soient déjà pris en compteSi le stockage est encore en cours à la fin septembre, le mois d’octobre pourrait être particulièrement critique en raison de l’augmentation de la demande de gaz de chauffage. Le facteur décisif est la quantité de GNL (gaz naturel liquéfié) qui peut être achetée et stockée jusqu’en septembre. Sur ce point, notre étude suit une hypothèse prudente qui part du principe que la disponibilité du GNL est plutôt faible.
Une rupture de livraison à partir du 01.07.2022 entraîne directement dans les branches concernées une perte de valeur ajoutée de 3,2 pour cent de la valeur ajoutée globale de l’économie.
Les branches verre/verrerie et fonte/acier sont particulièrement touchées. Dans ces secteurs la valeur ajoutée produite diminue de près de 50% (…). Mais dans des secteurs comme la céramique, l’alimentation, l’imprimerie, la chimie et le textile, les pertes de valeur ajoutée sont également supérieures à 30 %.
Au-delà des secteurs directement touchés par une interruption de livraison, tous les autres secteurs de l’économie allemande subissent indirectement des pertes sensibles de valeur ajoutée. Ainsi, les interruptions de livraison se répercutent sur l’ensemble de l’économie. Les effets en amont et en aval sont 9,4 % de la valeur ajoutée de l’ensemble de l’économie, soit un facteur trois par rapport aux effets directs.
C’est la raison pour laquelle des pertes considérables seraient également enregistrées dans le secteur des services ou dans l’agriculture. Au total, dans notre scénario, les effets négatifs s’élèvent à 12,7 pour cent de la valeur ajoutée allemande.
Une perte de valeur ajoutée de l’ampleur décrite ici toucherait également une part considérable de la population active en Allemagne. Au total, 
environ 5,6 millions d’emplois dépendent directement, en amont ou en aval, de la valeur ajoutée perdue en raison des interruptions de livraison. L’effet calculé sur l’emploi doit toutefois être considéré comme purement arithmétique. En raison des réglementations sur le chômage partiel, des autres possibilités d’emploi des salariés, etc., ces salariés ne tomberaient pas (directement) au chômage. 
Le sous-emploi de fait n’en est pas moins une réalité.
Selon les résultats, la Bavière serait également fortement touchée par un arrêt des livraisons. [Par rapport au reste de l’Allemagne], la Bavière est notamment plus dépendante de la construction automobile, dont la part de valeur ajoutée est nettement supérieure à la moyenne nationale. La construction de machines, la fabrication d’appareils informatiques, électroniques et optiques ainsi que les équipements électrique sont des secteurs importants en Bavière, avec des parts de valeur ajoutée supérieures à la moyenne (…) 
Dans l’ensemble, les résultats de l’étude mettent en évidence la forte dépendance de l’économie allemande vis-à-vis du gaz russe.
des livraisons de gaz russe. L’objectif politique de s’affranchir totalement des livraisons de gaz russe coûtera moins cher si l’on peut utiliser pour cela une trajectoire temporelle définie que si le découplage se fait de manière abrupte”.

Le bon sens bavarois fait du bien dans la douce folie ambiante ! 

A-t-on besoin de commenter, sinon pour dire que l’Allemagne a cassé l’une des plus belles réussites économiques de l’histoire, la sienne, sans réfléchir ? 

https://lecourrierdesstrateges.fr/2022/06/29/guerre-dukraine-jours-123-124-pourquoi-lotan-ne-tiendrait-pas-le-choc-dune-guerre-conventionnelle-avec-la-russie/

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