Pierre Aubé est professeur émérite d’histoire du Moyen Âge et auteur de nombreux ouvrages historiques.
Roger II de Sicile (1095-1154) est un être énigmatique, le premier d’une longue lignée de hobereaux assez obscurs qui put un jour, s’affirmer roi. Et s’imposer, sans qu’on y trouvât guère à redire, aux frontières de trois mondes, Rex Siciliae, Calabriae, Apuliae…
Fils de Roger de Hauteville, premier comte normand de Sicile, Roger II a fondé en 1130 le royaume de Sicile en unifiant toutes les conquêtes des Normands en Italie qui s’inscrivent dans le cadre d’une redistribution des pouvoirs dans l’ensemble du Mare Nostrum. Sa hardiesse sans égal – bien qu’il n’ait pas été à proprement parler un homme de guerre – , son sens aigu du possible et des compromis indispensables pour pouvoir atteindre l’essentiel, sa curiosité intellectuelle sans préjugés, son goût de l’équilibre et de l’ordre allié à un penchant certain pour la majesté et même la magnificence, caractérisent le règne de Roger II. Mais les qualités du personnage n’en font pas oublier ses aspects obscurs.
Cet ouvrage nous conte aussi son rôle dans le conflit qui oppose au sein de l’Eglise Anaclet II à Innocent II et sa lutte contre le Saint-Siège, ses expéditions vers l’Orient byzantin et l’Afrique du Nord, ses raids contre l’Empire byzantin, son échec devant Constantinople, sa soif de conquête, la façon avec laquelle il mit à son service des contingents musulmans.
Roger II de Sicile, Pierre Aubé, éditions Perrin, collection Tempus, 588 pages, 12 euros
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