La Bataille d’Ukraine :
La carte ci-dessus montre bien les enjeux de la bataille actuellement en cours.
+ En dégarnissant le front d’Izioum ces dernières semaines, l’armée russe s’est privée de pouvoir attaquer Slaviansk et Kramatorsk par le nord-ouest.
+ Aujourd’hui, on a un double mouvement: une poussée OTANienne (je ne désignerai désormais plus l’armée kiévienne comme “ukrainienne” car, de facto, tout montre que l’OTAN est définitivement à la manoeuvre) vers Krasni Liman; une poussée russe vers Artiomovsk.
Laissons la parole à Erwan Castel:
La bataille de Krasni Liman
“Fondant ma réflexion essentiellement à travers le prisme du terrain militaire réel, mon regard se tourne actuellement vers Krasni Liman où j’ai 2 camarades qui se battent. Cette localité (appelée aussi Lyman) de plus de 20 000 habitants avant la guerre est située au Nord de Slaviansk de l’autre côté de la rivière Siversky Donets (appelée aussi Donets). Krasni Liman, qui a été libérée le 27 mai dernier est aujourd’hui un bastion allié important à plus d’un titre:
- Militairement il est le verrou en arrière de la croisée des rivières Donets (Est-Ouest) et Oskol (Sud-Nord) sur lesquelles s’appuie la ligne de front,
- Politiquement, sa capture par Kiev serait symbolique car cette ville est sur le territoire ce la République Populaire de Donetsk contestée depuis 8 ans,
- Médiatiquement, il est présenté par Kiev comme la première étape de la reconquête des villes de Lisichansk et Severodonetsk qui sont plus à l’Est.
Lorsque l’offensive ukrainienne, profitant de la faiblesse (…) du front russe entre les secteurs de Slaviansk et Kharkov, bouscule les défenses de Balaklaïa et poursuit en moins de 3 jours son élan jusqu’aux villes stratégiques de Koupiansk au Nord et Izioum au Sud, les forces alliées sont obligées de se replier sur la rivière Oskol à l’Est et les frontières russes au Nord. Loin d’être un “écrasement ukrainien magistral” des forces russes, pas plus qu’un “retrait russe audacieux et rusé” pour un redéploiement vers Donetsk, ce succès militaire incontestable de Kiev sur le front de Kharkov a sonné le glas de cette stratégie initiale russe en Ukraine du “trop peu trop tard” obligeant le Kremlin à “revoir sa copie” pour un style plus agressif et radical.”
Erwan Castel (auteur des cartes ci-dessus)poursuit:
“La question désormais est de savoir où et quand le nécessaire nouveau format militaire russe va apparaître et surtout quel sera son déclencheur qui selon doit intervenir avant que les forces ukrainiennes ne conservent l’initiative opérative dans une nouvelle offensive sur un nouveau front (comme celui de Zaporodje par exemple).