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Bruno Le Maire dégage plus de moyens pour la mission « Immigration, asile et intégration »

Le ministre de l'Économie et des Finances n’en a pas parlé dans sa conférence de presse, ce 26 septembre. Pensez donc, deux milliards d’euros. Une paille. Il faut donc faire de la spéléologie dans le dossier qui accompagne la présentation, par Bruno Le Maire, du plan de finances 2023. À la page 75, sur les 104 qui composent cet épais rapport, au terme d’un long voyage aride, on tombe enfin sur le chapitre Immigration, asile et intégration.

L'occasion d'un bref détour dans la  submergée. Cette mission Immigration, asile et intégration occupe tout de même 2.207 agents. On ne vous parle pas des centaines d’associations, nombreuses à être subventionnées à des hauteurs parfois impressionnantes, par la  si méchante et si égoïste. Premier constat : alors que la France serre les boulons partout, l’enveloppe dédiée à cette « mission » s’épaissit. Elle est passée de 1,9 milliard d’euros, en 2022, à 2,01 milliards pour 2023. On sera à 2,06 milliards en 2024 et 2,07 en 2025. Comme dirait Pap Ndiaye, « le niveau monte », mais le bénéfice ne saute pas vraiment aux yeux des Français.

Il est vrai que le travail ne doit pas manquer à nos fonctionnaires, à ceux-là en tout cas. L’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII, 273 millions d’euros de budget annuel et 1.200 fonctionnaires) et l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA, 103 millions d’euros de budget et 1.000 postes de fonctionnaires) ne sont pas menacés par le chômage technique. Au menu de l’année, « la gestion des flux migratoires » totalement hors de contrôle sous Macron, « l’intégration des étrangers en situation régulière », tout un programme, et surtout « l’accueil et l’examen de la situation des demandeurs d’asile ». Apparemment, c’est là que le bât blesse le dos du contribuable qu’il a pourtant large. « La prise en charge des demandeurs d’asile en instance représente près des deux tiers des crédits de la mission », précisent les fonctionnaires du bon ministre Le Maire. Avec ou sans calculette, on arrive à 1,35 milliard d’euros environ pour « la prise en charge des demandeurs d’asile en instance ». Tout de même.

Le fond du problème, nous expliquent les services de monsieur Le Maire, c’est que tous ces fonctionnaires emplissent tous les jours le tonneau des Danaïdes. « Le PLF (Plan de loi de finances) pour 2023 prévoit la création de 900 nouvelles places d’hébergement d’urgence pour les demandeurs d’asile en outre-mer, 1.500 places en centres d’accueil et d’examen des situations et 2.500 places en centre d’accueil pour demandeurs d’asile », explique le dossier officiel. Cela fait, on a laissé en plan l’immigration irrégulière, les sans-papiers. Pour les accueillir, l’Etat prévoit le « développement des capacités des centres de rétention administrative (CRA) ». Ce n’est pas tout. Il s’agit de les accompagner dans le temps. « Afin de poursuivre les efforts engagés en faveur de la politique d’intégration, les moyens attribués au programme d’accompagnement global et individualisé pour les réfugiés (AGIR) augmentent fortement ». On espère que les Ukrainiens, vrais réfugiés, eux, en profitent.

Nos fonctionnaires sont débordés. Pour réduire les délais d’attente, l’OFPRA a embauché plus de 200 salariés. Vu la maîtrise des flux migratoires en France, il faut augmenter la cadence : la capacité de décision de l’Office est passée « de 115.000 décisions, mineurs inclus, en 2017, à au moins 150.000 décisions prévues en 2023 ». L’idée : ne pas dépasser les deux mois d’attente pour les demandeurs en 2023, contre six mois en 2017. Deux mois : largement le temps de disparaitre.

La  court après le défi du nombre des arrivées sans jamais le rattraper. « Alors que près de 30.000 places d’hébergement ont été créées en faveur des demandeurs d’asile et des réfugiés depuis 2017, cet effort va être poursuivi, nous assurent les services du bon monsieur Le Maire. L’intégration constituera une priorité pour les années à venir » avec « de nouvelles formations professionnalisantes ».

Ne nous inquiétons donc pas. « À horizon 2024-2025, les crédits de la mission "Immigration, asile et intégration" se maintiendront à un niveau élevé », promet Le Maire. Ouf ! Un niveau « qui permettra de poursuivre les efforts pour étoffer le parc d’hébergement et continuer d’améliorer le niveau des prestations d’intégration ainsi que la mise à niveau du parc des centres de rétention administrative ». Ce n’est pourtant qu’une part infime du coût de l’immigration et de l’ en France. Une chance, vraiment ?

Marc Baudriller

https://www.bvoltaire.fr/bruno-le-maire-degage-plus-de-moyens-pour-la-mission-immigration-asile-et-integration/

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