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Les chiffres de l’agence européenne Frontex confirment l’accélération de la submersion migratoire

Frontex, l’agence européenne de contrôle des frontières, constate une hausse de 70 % du nombre d’entrées illégales sur le territoire de l’Union européenne. Une preuve supplémentaire, s’il en fallait, de l’invasion migratoire qui touche l’Europe.

Sur les neufs premiers mois de l’année 2022, 228.240 entrées irrégulières ont été enregistrées aux frontières de l’Union européenne. « Un record depuis 2016 »note l’agence Frontex dans son compte rendu publié ce 13 octobre.

Sur le seul mois de septembre 2022, 33.380 passages clandestins ont ainsi été comptabilisés, soit 25 % de plus qu’au mois de septembre 2021. Ce record ne peut être imputé à la vague de réfugiés ukrainiens – au nombre de 11 millions - arrivés en Europe après le déclenchement de la guerre en février dernier, précise Frontex. L’agence européenne de gardes-frontières souligne, d’autre part, que la très grande majorité des migrants clandestins empruntent la route des Balkans pour entrer sur le sol européen. Le reste rallie l’espace Schengen par la Méditerranée et l’Europe de l’Est.

À la suite de la publication de ces chiffres, une source proche du dossier contactée par BV s’inquiète de cette inflation hors de contrôle. Après une période creuse en 2020, due à la pandémie, les chiffres sont repartis à la hausse pour atteindre des sommets jamais égalés depuis 2016. « Ça a commencé avec les printemps arabes en 2011 et, depuis, ça ne s’est jamais arrêté, analyse cet expert du sujet qui tient à rester anonyme. Aujourd’hui, on se rend compte que les printemps arabes, ce n’était rien. L’Europe est sur une pente ascendante. » En effet, à l’exception de la crise migratoire exceptionnelle de 2015-2016, jamais la barre des 200.000 entrées illégales n’avait été franchie, selon Frontex. En 2019, l’agence européenne comptabilisait 139.000 passages clandestins. Deux ans plus tard, ce sont un peu moins de 200.000 migrants illégaux qui ont franchi les frontières européennes. Sans grande surprise, ces migrants irréguliers sont originaires en grande majorité de Syrie, d'Afghanistan, de Tunisie, d'Égypte, du Maroc, du Bangladesh et d’Afrique subsaharienne.

Peu d’éloignements exécutés

Ces chiffres record sont le résultat direct d’années de déni. Ils sont liés à l’incapacité de nombreux gouvernants à prendre des mesures fortes en matière d’immigration. Au printemps dernier, la démission à grand bruit du patron de Frontex révélait au grand jour les dérives de la politique migratoire de l’Union européenne. Notre expert met les pieds dans le plat : « Il y a une forme d’ambiguïté au sein de l’Union. On ne peut à la fois avoir un discours ferme en matière migratoire et en même temps considérer tout individu qui entre sur le territoire européen comme un demandeur d’asile. » Les priorités de l’Union européenne deviennent absurdes. « On fait passer les droits fondamentaux des migrants clandestins avant la sécurité des États », constate cet expert. En définitive, les migrants clandestins ont la quasi-certitude d’être accueillis sur le sol européen, ce qui crée un incroyable appel d’air pour l’immigration de masse. À cela s’ajoute une politique d’éloignement au minimum chaotique. Le cas de la France est à lui seul emblématique de la situation. Malgré les promesses d’Emmanuel Macron d’appliquer 100 % des OQTF (obligations de quitter le territoire français), à peine une sur dix est réellement exécutée sous son mandat. À titre de comparaison, sous le quinquennat de François Hollande, entre 14,5 et 22 % des OQTF étaient mises en œuvre. Macron arrive donc à faire moins bien que son prédécesseur. Une performance !

Malheureusement, rien ne laisse supposer que la tendance s’inverse. À l’exception de quelques États membres - Hongrie et Pologne en tête - qui prennent des mesures fortes contre l’immigration de masse, de nombreux gouvernements européens refusent encore de sanctionner le franchissement illégal des frontières. Tout reste à faire. Les États européens se réveilleront-ils à temps ?

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