Parmi les candidates représentant nos régions, la ravissante Miss Normandie, satisfaisant à l’obligation de se présenter devant le public, a « osé » dire qu’elle souhaitait intégrer la police française. Cela lui vaut aujourd’hui d’être traînée dans la boue des réseaux sociaux, car accusée de… racisme, bien sûr.
Voici quelques extraits des amabilités la concernant relevées sur Twitter par Fdesouche : « Miss Normandie, c’est une raciste mdr comment ça devenir flic parce que t’as kiffé le film Police » ; « Miss Normandie elle commencé bien son discours jusqu’à qu’elle dit qu’elle vx devenir keuf une raciste » ; « Miss Normandie est raciste me faites pas jurer » ; « Miss Normandie est tellement raciste » ; « Miss Normandie dis nous direct si t’es raciste » ; « Mdrrrr Miss Normandie ma main à couper qu’elle est raciste » ; « Miss Normandie qui dit à la télé qu’elle veut casser du nègre »...
Perrine Prunier – Miss Normandie, donc – a 22 ans. Elle est titulaire d’un master 2 en justice, procès et procédures de l’université de Caen, ce qui, à l’évidence, n’est pas le cas de ses détracteurs. Circonstance aggravante pour la jeune femme : c’est elle qui a gagné le quiz de culture générale organisé entre les Miss durant leur séjour préparatoire en Guadeloupe, battant haut la main le gros des troupes avec un score de 17/20.
L'anecdote en dit long sur l’état d’esprit débilitant qui règne dans ce pays, largement entretenu par les discours scandaleux de certains politiques contre les forces de l’ordre. Car l’ambition de Perrine Prunier est précisément d’intégrer la brigade de protection de la famille. Son projet : soutenir « la cause des femmes et plus particulièrement celle des femmes battues, a-t-elle expliqué sur Instagram. Je veux entrer dans la police, dans la brigade des mineurs pour les enfants maltraités et battus, c'est vraiment une cause qui me tient à cœur et que je voudrais défendre. »
Donc, un constat s’impose. Les abrutis bien conditionnés ont désormais dans la tête une équation simple à résoudre : police = racisme = casser du nègre. Voilà où nous en sommes, dans ce monde où les réseaux sont un déversoir où mitonnent la haine et la bêtise, déresponsabilisant toute une jeunesse qui y distille son venin avant d’aller lâcher sa violence dans la rue comme elle le fait derrière ses écrans.
À ce propos, Le Figaro s’intéressait, la semaine passée, au témoignage de Tristan Harris, un monsieur surnommé « la conscience de la Silicon Valley ». Ce dernier accuse la Chine de vouloir abêtir la jeunesse occidentale avec TikTok : « Sur leur version de TikTok, si vous avez moins de 14 ans, ils vous montrent des expériences scientifiques à reproduire chez vous, des visites de musées, des vidéos patriotiques ou éducatives. Et ils limitent l’utilisation à 40 minutes […]. Pour leur marché national, ils vendent une forme appauvrie tandis qu’ils exportent de l’opium au reste du monde. » Lequel monde est assez abruti pour ne pas s’en défendre… La faute à la Chine, dit l’Américain ; la faute aux Russes, dit Emmanuel Macron qui accuse le réseau d’être manipulé par l’ennemi qui venait du froid. Ainsi, « nos institutions se sont préoccupées de lutter contre l’influence de Facebook, Twitter et TikTok sur les bulletins de vote, mais ont oublié de s’inquiéter du fait qu’ils rendent sots », écrit Le Figaro.
Marie Delarue