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Des Irlandais se lèvent contre l’immigration : qui en parle ?

Dublin, lundi 6 février. Ils sont environ 2.000, selon le quotidien irlandais The Irish Independent, à battre le pavé. Des hommes, des femmes et des enfants. Ils se dirigent vers les bureaux de plusieurs grands médias de la ville de Dublin : Mediahuis, qui imprime l'Irish Independent, puis l'Irish Times, le siège du groupe Bauer Media qui possède les stations de radio Newstalk et Today FM, puis les bureaux de Bay Broadcasting sur Castleforbes Road dans la région de Dockland - le groupe contrôle des stations de radio. Objectif : faire entendre leurs voix. Un manifestant déclare que ses compatriotes et lui en ont « marre d'être traités de racistes, nous en avons marre d'être traités de menteurs ». Il veut militer « pour la sécurité de nos enfants ; c'est tout ce pour quoi nous sommes ici et ils ne sont plus en sécurité dans les rues de Dublin ». Devant les grands médias, le porte-parole Malachy Steenson reproche à la presse de les traiter de militants « d'extrême droite » alors qu’il présente cette manifestation comme « le premier mouvement de base qui se développe à partir de la base. Nous n'avons pas de dirigeants et nous n'avons pas de structures formelles. »

À seulement 500 mètres, une deuxième contre-manifestation était organisée par Le Chéile, une organisation intersectionnelle pro-migrants qui a réuni entre 400 et 500 personnes. L’activiste Steph Hanlon lançait, elle : « Nous ne pouvons pas laisser les actions d'une minorité remplie de haine sans opposition. » Deux  face à face.

Le pouvoir n'a pas mis longtemps à se jeter dans la mêlée. Le lendemain, le 7 février, Simon Harris, le ministre de la Justice, annonçait que toute personne qui se livre à un « comportement intimidant déguisé en protestation » en relation avec le sentiment anti-immigré sera confrontée à toutes les rigueurs de la loi. Il s'agit d'endiguer le mouvement.

Depuis des semaines, l’opinion commence à se soulever sur l’accueil des réfugiés, alors que l' vit une période de crise du logement. Le Figaro relate qu’une « large partie de la population active se retrouve exclue du marché, incapable d’accéder à la propriété. Or, le marché locatif devient aussi inaccessible » et certains étudiants sont obligés de dormir dans leur voiture.

Ces Irlandais se mobilisent depuis plusieurs semaines pour exprimer leur indignation : ils s'opposent au Sinn Féin« un parti d’opposition aux racines ouvrièrespour avoir accueilli des réfugiés. Une affiche qualifiait sa dirigeante, Mary Lou McDonald, de "traîtresse". » De son côté, le Sinn Féin, qui avait exhorté le public à participer à la contre-manifestation de lundi, joue sur les divisions du camp anti-migrants. Ainsi, le conseiller Mícheál Mac Donncha a-t-il déclaré à l'Irish Independent : « Nous entendons parler de scissions, de tensions et de rivalités entre les groupes d'extrême droite, le Parti national et le Parti de la liberté et les manifestants. Les manifestants d'East Wall et de North Strand ne seraient pas alignés sur le Parti de la liberté. » Si ces manifestants ne sont pas très nombreux, leur motivation semble intacte depuis plusieurs semaines. Ils demandent au gouvernement de s’occuper d’abord des siens. Étonnamment ou pas, les grands médias ne se font pas l'écho de ces peuples qui se soulèvent contre l’immigration.

Iris Bridier

https://www.bvoltaire.fr/des-irlandais-se-levent-contre-limmigration-qui-en-parle/

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