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Les obstacles sont franco-français

230619

Au terme de l'interminable et chaotique bataille autour de sa pseudo-réforme des retraites, le chef de l'État a enfourché un nouveau cheval. Il nous parle désormais de la réindustrialisation de l'Hexagone.

Depuis 2017, la Macronie s'est illustrée par une propension inégalée jusqu'ici à la communication creuse. On prétend même à ce sujet que les langues tant ukrainienne que russe se sont ainsi enrichies du verbe "macronner". Tu macronnes veut dire : "je dis et je ne fais pas". On sait que Pasqua résumait déjà la doctrine gouvernementale par une formule, qui fit florès : "les promesses n'engagent que ceux qui les reçoivent". On connaît un peu moins le dicton russe "une parole à un moujik n'engage à rien". Quand on recensait naguère sur le site de l'Élysée le nombre de sujets que le président Chirac qualifiait de "priorités", on dépassait allègrement les 200… Le mot est passé de mode, la pratique s'est simplement renouvelée sous le règne du en même temps.

Tout cela aura puissamment contribué à dévaloriser, dans notre pays, ce qu'on appelle la "parole publique".

En mai le prêche de la nouvelle croisade, essentiellement verbale comme d'habitude, s'est donc engouffré dans le concept de réindustrialisation.

Or, on doit aussi considérer une autre dimension, intrinsèque à l'idéologie française et aux barrières par lesquelles l'engoncement administratif de notre technobureaucratie paralyse, en France, l'investissement industriel, le dynamisme entrepreneurial et par conséquent l'industrie tout court.

Non seulement on imagine une industrie sans industriels mais une législation et une réglementation redondantes, sectaires et destructrices s'emploient à persécuter l'activité des grands et petits chefs d'entreprise.

Il n'est que d'observer les [nombreuses] réussites françaises à l'Étranger pour comprendre le poids mortifères des obstacles hexagonaux. Même notre bon vieux secteur ferroviaire parvient à exporter ses technologies alors que la SNCF croule sous le poids de ses besoins en subventions.

À entendre le discours des macroniens, et notamment celui du ministre de l'Économie et des Finances, cet inégalable Bruno Le Maire que la Corée du Nord nous envie, le développement de l'activité serait par nature impulsé par l'État… alors que l'étatisme hexagonal a précisément pour effet de la bloquer.

L'absence de fonds de pensions français se traduit par une pénurie dramatique de ces capitaux privés sans lesquels, n'en déplaise à nos chers marxisants pseudo-économistes foisonnant au sein des cercles dirigeants, l'entreprise innovante ne peut pas prendre son essor.

À l'épargne, à son libre choix et à sa légitime rémunération, la France officielle persiste à préférer la redistribution et le fiscalisme.

Le taux de prélèvements obligatoires français est supérieur de 6,9 points à celui de la zone euro et de 7,6 points à celui de l'Allemagne. Ce taux de 47 % est calculé sans tenir compte ni du déficit des comptes publics, ni du recours à l'endettement.

Le site officiel Subventions.fr précise ainsi que "L'aide à la ré industrialisation finance entre 30 et 60 % des dépenses d'investissements éligibles". En février 2022 on cataloguait déjà 782 projets subventionnés.

Or, en dehors de la Française des Jeux, on n'a jamais vu l'État réussir dans la gestion de ses entreprises, ni même dans la vente de son patrimoine immobilier

On imagine aisément, ou plutôt : on peut constater quotidiennement, la perte de substance que ces interventions administratives, ces choix politiciens, ces gaspillages arbitraires entraînent, pour le malheur du pays… et, le plus souvent, pour le bonheur des concurrents et des acquéreurs étrangers.

JG Malliarakis

https://www.insolent.fr/2023/06/les-obstacles-sont-franco-francais.html

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